Des solutions virtuelles pour des gains bien réels

Il n'y a pas si longtemps, les entreprises devaient investir des sommes conséquentes pour acquérir leurs propres serveurs - vite dépassés technologiquement - et acheter à prix d'or les licences de leurs logiciels, à réactualiser sans cesse. Seules les plus grandes en avaient vraiment les moyens. Depuis deux ans, une vraie rupture technologique est à l'oeuvre : on peut louer des capacités de serveurs, sans se préoccuper de leur localisation (Cloud Computing), et louer les logiciels dont on a strictement besoin (SaaS, Software as a Service). Pas d'immobilisations. Que des coûts d'exploitation. Et il y en a pour tous les goûts, tous les coûts, toutes les tailles d'entreprises. Vive la concurrence entre éditeurs !

La virtualisation pour tous

La technique de virtualisation des serveurs et du poste de travail, qui permet de mieux utiliser les actifs informatiques, ne semble pas être destinée uniquement aux grandes entreprises. En réalité, elle peut être utilisée par le plus grand nombre. « Nous comptons 170.000 clients dans le monde, dont 1.000 très grandes entreprises, explique Jean-Pierre Brulard, président pour l'Europe du Sud de VMware, le spécialiste du secteur. Cela veut dire que nous avons 169.000 clients parmi des sociétés de taille intermédiaire et des PME-PMI. » Les modes d'utilisation sont légèrement différents. Une PME va avoir une logique d'optimisation de ses coûts plus importante qu'une grande entreprise. De plus, la virtualisation lui apporte une sorte d'assurance de continuité de service. En démultipliant ce que l'on appelle des « machines virtuelles », elle peut se payer un système dit « à tolérance de panne », autrefois réservé aux grandes entreprises. « Généralement, les PME ont une logique en silo, souligne Jean-Pierre Brulard. Autrement dit, elles achètent un serveur pour la messagerie, un serveur pour la comptabilité, un serveur pour les applications commerciales et un serveur pour le Web. Chacun d'eux ne sera utilisé qu'entre 20 % et 50 % de ses capacités et aucun ne sera sécurisé, car non dupliqué. » Avec la virtualisation, cette logique de silo disparaît. Tout est centralisé, dupliqué et sécurisé. Et ce n'est pas tout, puisque c'est aussi un premier pas vers le Cloud Computing. « Dans une démarche de virtualisation, on commence par virtualiser ce que l'on maîtrise parfaitement, observe Jean-Pierre Brulard. Cela correspond à 20 % de l'ensemble informatique et concerne les serveurs de messagerie, d'imprimantes, voire le test pour les grandes entreprises. » L'autre grande partie concerne le portefeuille d'applications métiers, souvent ancien mais préservé jalousement par les divers métiers de l'entreprise. La virtualisation permet de les conserver encore mieux, tout en libérant de la puissance disponible pour d'autres activités. Cela ressemble fort à la mise en oeuvre d'un « nuage informatique » privé.

Le temps, c'est de l'argent

Pour les professions libérales et les indépendants, facturer le temps passé sur le dossier d'un client peut devenir un véritable casse-tête. La solution Time Cockpit peut les aider à suivre précisément les heures passées et le travail réalisé, à identifier le temps facturable et à gérer le processus de facturation. D'abord, il remplace efficacement les bouts de papier. Ensuite, il permet d'alimenter une gestion de connaissance à partir de la base de données de suivi de temps. Est-ce vraiment utile ? Selon Time Cockpit, environ 40 % du temps effectivement travaillé par les « knowledge workers » (les travailleurs du savoir) n'est pas facturé. Et il ne s'agit pas simplement du temps de travail des avocats. La solution se présente comme un générateur de signal qui s'installe sur un PC ou un smartphone. Coût estimé : 6 euros par mois et par utilisateur.

 

Améliorer le BFR

Diminuer le besoin en fonds de roulement (BFR), c'est possible avec Sidetrade, une solution disponible en mode SaaS qui vise à réduire les délais de paiement interentreprises. « En France, on atteint en moyenne 15 jours de retard de paiement actuellement, remarque Olivier Novasque, le créateur de l'entreprise. Or 15 jours de retard en moyenne, sur une entreprise qui fait 10 millions d'euros de chiffre d'affaires par mois, cela fait 5 millions d'euros de cash prêtés, cautionnés et gaspillés inutilement chez des clients, qui obtiennent ce crédit à taux zéro chez vous. » Un retard qui s'ajoute aux 55 jours accordés en moyenne...

Pourquoi avoir choisi le mode SaaS ? « J'aime bien le parallèle avec l'électricité, explique Olivier Novasque. Il ne nous viendrait pas à l'esprit d'avoir un centre de production électrique derrière chaque entreprise, avec des collaborateurs que l'on doit former pour produire de l'électricité. On préfère payer un abonnement. Dans l'industrie du logiciel, c'est exactement la même chose. » Selon Sidetrade, ses 20 plus gros clients ont pu réduire de 18 jours les délais de règlement en 2009, soit une génération de cash de 497 millions d'euros.

Des commerciaux plus productifs

Salesforce.com est la première société à avoir prouvé que l'on peut tirer parti de la force du Web en proposant une solution de contacts pour commerciaux. « Le premier aspect intéressant, c'est la simplicité de la mise en oeuvre, note Pierre-Olivier Chotard, directeur marketing de Salesforce France. Une PME qui emploie 10 commerciaux n'a pas besoin d'installer un serveur et un logiciel de relation clients. Avec une solution SaaS, on rentre dans l'application directement. » On peut même la tester sur un ou deux commerciaux, dans un premier temps.

Une fonctionnalité intéressante concerne la publication de tableaux de bord pour les prévisions de vente. « Le patron de PME qui est en relation directe avec son banquier peut le tenir précisément au courant de l'évolution de son activité », assure Pierre-Olivier Chotard. Il peut faire la même chose avec ses investisseurs. Le 22 juin, Salesforce.com va lancer en France sa nouvelle offre, Chatter. Elle permet de travailler en collaboration à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise. « C'est un outil de productivité qui est devenu très populaire aux États-Unis », souligne Pierre-Olivier Chotard.

Une offre adaptée à tout type d'entreprise

La SSII britannique réunit en fait une constellation de progiciels de gestion assemblés après de multiples acquisitions. Le groupe peut servir à la fois l'entreprise unipersonnelle grâce à sa gamme Ciel, ou les PME-PMI de taille respectable avec les gammes Sage ERP X3, Sage 100 et Sage 1000. « En France, Sage compte environ 600.000 clients, précise Pascal Houillon, président de la filiale française. On peut dire qu'une entreprise informatisée sur deux utilise Sage. » Cette base installée contacte régulièrement l'éditeur. Tous ces appels sont enregistrés, documentés et analysés.

« Il y a deux ans, nous avons remarqué que seuls 12 % des collaborateurs de nos clients utilisaient nos produits, explique Pascal Houillon. L'applicatif a beaucoup de mal à passer les frontières de ses utilisateurs experts. C'est un vrai frein à l'utilisation de l'information dans les entreprises et nous en sommes venus à la notion de logiciel hybride. » Dans cette optique, ce dernier s'adapte à l'utilisation du client, dont la mobilité. « Nous ne prenons pas position sur le débat SaaS (Sofware as a Service) ou poste de travail, explique Pascal Houillon. En fonction des besoins, nous proposons sur tous nos applicatifs une utilisation en réseau, sur le poste de travail ou en accès par le Web. On peut même concevoir que certains collaborateurs n'utiliseront qu'une partie des informations. » De cette manière, le magasinier ou le commercial itinérant pourra avoir accès aux informations qui l'intéressent sans avoir besoin de payer pour toutes les fonctionnalités du logiciel. Une véritable approche à la demande.


 

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