Le géant indien du thé McLeod Russel poursuit son offensive en Afrique

Pour répondre à une demande en plein essor, le numéro un mondial des plantations de thé se développe sur le continent noir mais aussi à Dubai.
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Le géant indien du thé vient de conclure un protocole d'accord au Rwanda pour s'offrir Gisovu Tea Garden, dont la capacité de production approche les deux millions de kilos de feuilles de théier. McLeod Russel poursuit donc sa stratégie entamée en 2004. Le groupe fondé en 1869 est longtemps resté cantonné au territoire indien. Mais au cours des dernières années, il s'est considérablement étendu, réalisant coup sur coup cinq acquisitions. En sept ans, le géant indien est ainsi passé de 42 millions de kilos de thé produits à près de 100 millions actuellement. Pour cette année fiscale qui en Inde s'achève au 31 mars, il devrait dégager un profit net de 35 millions d'euros, en ligne avec ses objectifs. Outre ses 53 plantations de thé dans le nord de l'Inde, l'entreprise possède trois plantations au Vietnam et six en Ouganda. Il emploie près de 90.000 personnes dans le monde.

Preuve de dynamisme

Le groupe entend d'ailleurs bien poursuivre son expansion en Afrique de l'Est. « Ces pays offrent des terrains de grande qualité pour en faire des plantations et nous permettent de réduire les risques qui pèsent sur les récoltes du fait de mauvaises conditions météorologiques », confie Kamal Behati, le directeur financier de McLeod Russel. Le sous-continent indien a connu plusieurs récoltes désastreuses et une diversification est vite devenue indispensable. En 2005, une épidémie a durement touché toutes les plantations du nord du pays et l'année dernière, les pluies insatisfaisantes ont encore fait baisser la production totale de l'Inde, passant de 980 millions de kilos de thé à 967 millions. « Le groupe souhaite poursuivre cette stratégie et nous aurons sans doute l'occasion de développer d'autres plantations au Rwanda ou dans d'autres pays africains. Aujourd'hui, seule 25 % de notre production provient de nos plantations à l'étranger. Notre objectif est d'approcher les 50 % d'ici trois ou quatre ans », affirme Kamal Behati.

Ces projets sont annoncés dans un contexte où la demande mondiale de thé ne cesse de croître. Le déficit face à la demande dépasserait les 100 millions de kilos sur le seul territoire indien. Une situation qui dure depuis plusieurs années et qui, bien sûr, fait grimper le prix du thé. En Inde, le kilo de thé coûtait 1,26 euros en 2005. Il faut actuellement débourser 2,33 euros.

En outre, preuve du dynamisme que connaît aujourd'hui cette industrie, McLeod Russel vient d'annoncer la création à Dubaï d'une structure dédiée au mélange de ses différentes productions. Une première à cette échelle dont les opérations - visant à mixer les feuilles de thé d'origines diverses - devraient débuter à la mi-mai. « Dubai est devenue une place forte du négoce mondial de thé avec près de 25 % des échanges. Y développer des infrastructures qui concentreront l'ensemble de nos récoltes va nous permettre de revendre des produits non seulement plus frais, mais également mieux customisés pour nos différents acheteurs », se réjouit Kamal Behati. Le groupe envisage d'ailleurs d'ouvrir cette nouvelle activité à d'autres producteurs dans les années à venir.

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