L'éolien tente une percée aux larges des côtes françaises

Des éoliennes au large des côtes françaises ? Pour l'instant, aucune en vue ! Mais la situation pourrait changer. Plusieurs entreprises viennent d'annoncer des projets de parcs en mer, dont certains très ambitieux.

La société bretonne Nass & Wind veut ainsi construire un parc de 300 à 400 MW au large du Croisic, en Loire-Atlantique, ce qui représenterait entre 60 et 80 éoliennes en mer. Et elle a d'autres projets dans ses cartons, dont un parc de 240 MW au large de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), pour un investissement de quelque 850 millions d'euros.

Autre exemple, Renewable Energy Systems (RES), une société d'origine britannique, travaille à un parc de 100 MW dans la Manche, qui pourrait entrer en service en 2012. De son côté, Poweo étudie la faisabilité d'un parc de 150 MW au large de Saint-Brieuc, alors que les sociétés Vent d'Ouest et Ventis projettent d'implanter 52 éoliennes au large du Havre d'ici à 2012, pour un parc de 260 MW. Un investissement évalué à plus de 600 millions d'euros.

Près de 3 500 km de côtes

Le potentiel de l'éolien offshore en France, notamment au large de la Bretagne, est considérable. Avec quatre façades maritimes et près de 3 500 km de côtes, la France métropolitaine a une vraie carte à jouer. « La force du vent est plus importante et plus régulière en mer qu'à terre et l'impact visuel y est moindre. Il est donc possible d'envisager d'y installer des parcs plus grands et plus puissants et d'apporter ainsi une réponse pertinente aux enjeux énergétiques actuels et futurs », explique un porte-parole de Nass & Wind.

Jusqu'à présent, le déploiement de parcs éoliens offshore était freiné à la fois par une réglementation complexe et des oppositions locales souvent vives, notamment des associations de pêcheurs. Plusieurs projets ont essuyé les plâtres, comme celui de la société allemande Enertrag : elle avait remporté un appel d'offres lancé par le ministère de l'Industrie, en 2004, pour un parc de 105 MW au large de Veulettes-sur-Mer, près de Fécamp (Seine-Maritime). Le parc devait être achevé fin 2009, mais d'enquête publique en demande de permis de construire et divers recours, il ne sortira pas de l'eau avant encore plusieurs mois.

Mais le gouvernement mise désormais sur la mer pour atteindre son objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020. Il a ainsi fixé un seuil de 6 000 MW de production pour les énergies marines à cette échéance. Les procédures administratives doivent être simplifiées et une concertation est en cours avec les préfets des régions maritimes pour détermines les zones les plus propices à l'installation de parcs en mer.

Même si elle accélère, la France aura cependant du mal à rattraper son retard sur les pays les plus en pointe dans l'éolien offshore en Europe, le Royaume-Uni, le Danemark et l'Allemagne. Le Danemark vient d'inaugurer le plus grand parc éolien offshore du monde en septembre : un parc de 209 MW. A eux seul, le Danemark et la Grande Bretagne représentent 80% du marché, qui reste encore balbutiant même si le nombre de projets explosent. L'association européenne de l'éolien (EWEA) voit grand : elle estime que les parcs en mer pourraient fournir 13 à 17% de la consommation électrique de l'Union européenne en 2030.

Green Business - le site de référence
 


 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.