Les hôpitaux aux petits soins pour le développement durable

Selon le "baromètre 2011 du développement durable en établissements de santé", 89% d'entre eux perçoivent comme un objectif stratégique ce concept qui lie le social, l'économique et l'environnemental.
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Le développement durable n'est pas un vain mot pour les hôpitaux français. C'est l'un des principaux enseignements du baromètre 2011 du développement durable en établissements de santé, le quatrième du nom, réalisé par l'association des élèves de l'école des hautes études en santé publique (EHESP) et publié ce mardi.

Qu'il s'agisse d'établissements publics, privés ou encore d'hôpitaux à but non lucratif, et quelle que soit leur taille, une immense majorité d'entre eux (89 %) « perçoivent massivement le développement durable comme un objectif stratégique » relèvent les auteurs du baromètre qui ont collecté et agrégé les données des 458 dossiers complets reçus, sur un total de 6.700 établissements sollicités. Ce taux de retour, qui peut sembler faible, est toutefois en augmentation puisque seulement 279 établissements avaient répondu en 2010. Souvent réduit à la seule perception environnementale le développement durable est un concept bien perçu par les établissements de santé. Ils le considèrent en effet, selon ses trois piliers (social, économique et environnemental) et ceci « même si le volet environnemental est encore cité en premier soit 79 % pour ce dernier contre 64 % pour les volets économique et social ».

Dans le détail, sont considérés prioritaires au sein du volet social « la prise en compte des risques et l'amélioration de la qualité de vie ». La maîtrise des achats constitue l'élément prégnant du volet économique alors que c'est, sans véritable surprise, la maîtrise de l'énergie qui fait la course en tête des priorités environnementales. En effet, 72 % des établissements la positionnent en première intention. La deuxième priorité, évoquée par 63 % des hôpitaux, porte sur la réduction des déchets. Ce qui, là encore, n'est pas surprenant dans la mesure où les établissements de santé sont de gros producteurs de déchets dont la plupart sont classés « à risques » et nécessitent donc des traitements particuliers et coûteux. Enfin, une courte majorité d'établissements (55 %) fait de la gestion de l'eau un thème prioritaire de sa politique de développement durable.

Démarches volontaristes

Preuve supplémentaire de l'implication du monde de la santé sur ces problématiques, 25 % des établissements ont engagé ou ont d'ores et déjà achevé un bilan carbone de leur activité. « Toutes ces démarches managériales sont d'autant plus volontaristes que seuls 21 % des établissements ont reçu des subventions pour leur démarche développement durable », se félicitent les auteurs.

Concrètement les exemples foisonnent. Ainsi le CHU de Rouen a organisé une opération « Village de la mobilité » qui vise notamment à inciter les agents à laisser leur voiture au garage pour leurs déplacements domicile-travail. L'AP-HP de Paris a basculé tous ses achats vers du papier recyclé, et le centre hospitalier Louis Pasteur de Dôle (Jura) privilégie les circuits courts pour l'achat de ses fournitures alimentaires.

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