La croissance verte fait fi de la crise

Les marchés liés aux économies d'énergie  ont représenté plus de 50 milliards d'euros en 2008.

La croissance verte se défie de la crise. C'est le principal enseignement qui ressort d'une étude réalisée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et dont « La Tribune » révèle aujourd'hui les données avant qu'elles ne soient rendues publiques jeudi par la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Écologie, Valérie Létard. Selon cette enquête, les différents secteurs liés à la croissance verte ont enregistré, entre 2006 et 2008, une croissance de leur activité de 28 %, leurs marchés dépassant la dernière année les 50 milliards d'euros. Cette même année, l'activité a été tirée « essentiellement » par les ventes d'équipements fonctionnant aux énergies renouvelables ou comptant parmi les plus économes en énergie. Il s'agit par exemple des systèmes d'eau chaude solaire, des poêles et cheminées à bois, ou encore des pompes à chaleur dont le marché a désormais dépassé le milliard d'euros. Pour les années suivantes, l'étude envisage que cette insensibilité à la crise se prolonge puisque ces marchés devraient atteindre des chiffres d'affaires de 56 milliards en 2009 et jusqu'à plus de 91 milliards en 2012, en phase avec les objectifs définis par le Grenelle de l'environnement.

En retard

La belle santé de ces secteurs d'activité, en dépit de la morosité économique qui a plus particulièrement marqué les années 2008 et 2009, a naturellement été créatrice d'emplois. Entre 2006 et 2008, l'Ademe (chiffre à 90.000 le nombre d'emplois créés dans les secteurs des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, solaire, hydraulique, biogaz) et de l'efficacité énergétique (isolation et modernisation thermique des bâtiments, amélioration des systèmes de chauffage, économies d'énergie?).

Cette forte hausse des emplois directs hisse désormais à 260.000 le nombre des emplois (équivalents temps plein) liés aux activités environnementales « soit un niveau comparable à celui de l'industrie chimique », relève l'étude. Un résultat cependant inférieur à celui de nos voisins européens. Pour les seules filières du solaire photovoltaïque et thermique, quand l'Espagne emploie aujourd'hui 65.000 personnes, la France n'en aligne « que » 20.000.

Enfin, l'étude pointe le relatif ralentissement du chantier de la rénovation thermique des logements résidentiels qui n'affiche plus qu'une progression de 4,6 % en 2008, après avoir connu un boom de 12,7 % l'année précédente.

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