Les acteurs des technologies propres optimistes pour 2010

Soutenues par des investisseurs confiants, les perspectives sont au vert dans les « cleantechs », avec toutefois des variantes selon les secteurs.

Un sondage réalisé en fin d'année par la banque d'investissement Jefferies auprès de 200 investisseurs, représentant 400 milliards de dollars (279.4 milliards d'euros) d'actifs, souligne leur optimisme concernant le secteur des cleantechs en 2010. Cet optimisme est fondé sur leur confiance dans les politiques nationales et internationales favorables aux investissements « verts », l'avènement de technologies de rupture, dont la voiture électrique, ou encore l'accélération des investissements « verts » dans des secteurs traditionnels. Les énergéticiens multiplient ainsi les ouvertures de fermes éoliennes ou solaires et de centrales à biomasse et même les prototypes d'énergies marines ; les fabricants d'électronique lancent des produits de plus en plus économes en énergie et de nombreuses entreprises commencent à réorganiser leurs chaînes d'approvisionnement ou à rénover leurs bâtiments pour diminuer leur consommation d'énergie.

Tarifs trop élevés

Reflétant cet état d'esprit, une étude de la société d'analystes New Energy Finance, réalisée il y a quelques mois, prévoyait que la totalité des investissements dans les cleantechs atteindrait 160 milliards de dollars (111,75 milliards d'euros) en 2010, pour 125 milliards (87.3 milliards d'euros) en 2009.

De l'avis des experts, le résultat de Copenhague n'y change rien. À l'échelle internationale, Mickael McNamara, analyste spécialiste des énergies renouvelables chez Jefferies, prédit un avenir brillant à l'éolien à la faveur de prix de rachat stables et d'une baisse du prix des composants et des coûts de fonctionnement. Mais il se montre plus sceptique sur le solaire, entouré ces prochains mois d'une grande incertitude, dont un risque de baisse des tarifs de rachat notamment en Allemagne. D'ailleurs, en France, il est question d'abaisser ce tarif de 60 à 50 centimes par kilowattheure pour les installations intégrées aux bâtiments industriels et commerciaux. Une décision, si elle se confirmait, est approuvée par Olivier Dupont, président du directoire de Demeter, société de capital-investissement spécialisée dans les cleantechs, qui juge les tarifs actuels trop élevés. Pour lui, la grande question de 2010 en France sera la mise en place d'une filière de fabrication solaire intégrant la recherche française, sur un marché domestique qui doit être multiplié par 15 pour atteindre les objectifs du Grenelle de l'environnement. En revanche, la complexité administrative et les récentes modifications des taxes appliquées à l'éolien dans l'Hexagone ne lui semblent pas de très bon augure. Il se montre sceptique aussi sur la vitesse de déploiement du véhicule électrique, un sentiment partagé par Didier Laurens, responsable de la recherche sur les énergies renouvelables à la Société Généralecute; Générale. De façon globale, ce dernier observe la versatilité des investisseurs et la succession de bulles dans les cleantechs. « Nous sommes sortis des bulles éolienne et solaire, mais nous avons pu observer des valorisations excessives sur les batteries lithium-ion [qui équipent les véhicules électriques, Ndlr]. » Et de conclure : « Pour les investisseurs en Bourse, les histoires sont déjà connues ou hors de prix, mais il y a beaucoup à faire dans les cleantechs pour le capital-risque ou le private equity. »

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