L'industrie photovoltaïque notée sur sa gestion environnementale

Pour être réellement propre, l'énergie solaire doit gérer dès aujourd'hui ses impacts sur l'environnement.

L'industrie solaire photovoltaïque, avec 21,5 GW installés fin 2009, ne produit encore que 0,5 % de l'énergie consommée dans le monde. Mais ce n'est qu'un début. L'Association européenne du photovoltaïque estime ainsi qu'elle pourrait satisfaire 12 % de la demande en électricité du Vieux Continent en 2020. Et après l'Europe et les états-Unis, des pays émergents, comme l'Inde ou la Chine, soutiennent à leur tour le secteur par des tarifs de rachat préférentiels.

Le solaire photovoltaïque est l'une des principales pistes sur lesquelles parient les gouvernements pour s'affranchir des énergies fossiles. Mais, contrairement à l'idée que s'en font les investisseurs, le secteur ne peut être qualifié d'industrie « verte » sans prendre en compte la globalité de ses impacts sur l'environnement.

Recyclage mal encadré

Pour commencer, la fabrication puis le transport des panneaux solaires requièrent des quantités importantes d'énergie, issue de sources plus ou moins carbonées. Si cet écueil est largement compensé par l'énergie propre produite pendant la durée de vie des panneaux, d'autres impacts sont plus problématiques. Comme dans l'industrie électronique, l'utilisation de matériaux toxiques (cadmium tellurique pour les couches minces par exemple) et le problème du recyclage risquent d'entraîner pollution des cours d'eau, mises en décharge massives, recyclage mal encadré dans les prisons et exportation dans des pays émergents où les produits sont démantelés à mains nues, provoquant d'importants problèmes de santé publique.

Après une première étude en 2009, la Silicon Valley Toxics Association a rendu public mardi en Californie les résultats des notes attribuées aux acteurs de cette industrie selon leur façon de gérer leur responsabilité de producteur, leur chaîne d'approvisionnement, les conditions de travail, l'utilisation de produits chimiques et les analyses de cycle de vie. Destinée aux acheteurs particuliers et institutionnels, la démarche a été soutenue par des investisseurs qui voient dans ces sujets un élément clé de la valeur à long terme de ces entreprises.

Pour une réglementation

Faute d'avoir répondu, certains grands acteurs du secteur - Nanosolar, Sharp, Solyndra, SunPower ou Suntech - ont récolté un zéro pointé. Parmi les répondants, qui représentent près d'un tiers du secteur en part de marché cumulée, une moitié propose à leurs clients le recyclage sans frais des panneaux usagés. Aussi nombreux sont ceux qui ont élaboré des standards de santé et sécurité pour les salariés ou qui ont initié une analyse des performances sociales et environnementales de leur chaîne d'approvisionnement. Deux tiers d'entre eux approuvent une réglementation qui rendrait obligatoires la reprise et le recyclage de leurs produits. Selon certains investisseurs, une attitude trop désinvolte par rapport à ces problématiques pourrait à terme conduire les gouvernements à supprimer aux mauvais élèves les conditions préférentielles qu'elles leur accordent aujourd'hui.

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