Deux PME françaises prévoient la pollution de New Delhi

à quelques mois des Jeux du Commonwealth, Aria et Leosphere proposent à la capitale indienne un système de simulation de la qualité de l'air.

L'air de New Delhi, ville tristement célèbre pour l'intensité de sa pollution atmosphérique, sera-t-il pur pendant les Jeux du Commonwealth, manifestation sportive internationale qui se tient début octobre et pour laquelle la capitale indienne se prépare fébrilement ? Sans doute pas - mais au moins pourra-t-on prévoir précisément l'intensité de la pollution. Et ce, grâce à deux PME françaises. Depuis le début de l'année, en effet, Aria et Leosphere ont installé des équipes à Delhi pour bâtir un dispositif capable de simuler les émissions de polluants dans la capitale. Un instrument réalisé pour le Central Pollution Control Board, l'agence indienne compétente en la matière.

Pour Aria, qui conçoit les logiciels et compte dans sa clientèle des villes comme Paris, Pékin ou Rio, le travail de fond consiste à recenser les sources d'émissions de polluants, depuis les usines des environs de Delhi jusqu'à l'activité économique de chaque quartier. Aria étudie aussi les données sur les flottes de véhicules dans la ville et parvient, explique Bernard Favre, responsable commercial de la PME, à simuler les émissions heure par heure sur chaque segment de rue de Delhi.

à partir de ce « cadastre des émissions », Aria fait tourner son modèle de dispersion, en y intégrant bien sûr les données météorologiques. Ce qui permet d'obtenir une analyse prévisionnelle de la répartition des polluants dans la ville et de leur concentration en fonction des quartiers et des moments de la journée.

Leosphere, pour sa part, contribue à la fourniture des données en utilisant ses « Lidars », des « lasers-radars » hypersophistiqués qui permettent notamment de mesurer sur plusieurs milliers de mètres de hauteur la quantité de particules présentes dans l'atmosphère.

un coût de 700.000 euros

Grâce à ces technologies, les autorités indiennes pourront prévoir deux jours à l'avance, lors des Jeux du Commonwealth, l'intensité de la pollution à venir, et prendre des mesures telles que fermetures d'usines, restrictions de la circulation, etc. Par la suite, explique Giuseppe Calori, patron de l'équipe d'Aria à Delhi, les Indiens « pourront aussi s'en servir pour établir des scénarios et faire des simulations à long terme ».

D'un montant d'un peu plus de 700.000 euros, l'opération est financée par un crédit Fasep, un financement public français octroyé à la demande de l'Inde. De tels crédits sont attribués à des projets vitrines, à même de susciter d'autres contrats. Ainsi, Aria espère bien vendre par la suite des produits similaires dans d'autres villes indiennes parmi les plus polluées.

Patrick de Jacquelot, à New Delhi

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