La baisse des taux japonais rappelle de mauvais souvenirs à Kabuto-chô

La rumeur courait depuis plusieurs jours. Mais, cette fois, la Banque du Japon est passée à l'acte. Après s'être tenue à l'écart de la baisse de taux concertée, le 8 octobre dernier, elle a décidé de réduire, elle aussi, son taux au jour le jour. À 0,5 %, précédemment, celui-ci est tombé hier à 0,3 %. Un geste fort, car la BOJ n'avait pas baissé son loyer de l'argent depuis mars 2001 mais qui a déçu par sa modestie. En effet, les investisseurs espéraient une baisse plus ample, de 0,25 point de base. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls. Trois membres sur huit de l'institution avaient, eux aussi, voté pour une telle baisse. Du coup, la Bourse, qui avait gagné 26 % en trois jours ? grâce à l'anticipation de cette annonce ? s'est vite repliée (? 5 %). La politique de taux zéro a de quoi, il est vrai, rappeler de mauvais souvenirs aux investisseurs. Durant toute cette période ? entre mars 2001 et juillet 2006 ?, l'indice Nikkei avait connu une longue traversée du désert (+ 21 %). Toutefois, depuis juillet 2006, et la fin de cette politique, la Bourse s'est encore moins bien comportée (? 52 %). Et risque encore de souffrir dans les semaines qui viennent. D'autant que la débâcle boursière rattrape désormais les banques (lire encadré). Et que l'appréciation du yen ? qui pénalise les groupes d'exportation ? peine à s'enrayer. De fait, cette baisse des taux, dont l'objectif est avant tout de contrecarrer la hausse fulgurante de la devise, n'a pas empêché hier celle-ci de se raffermir. Vendredi, le yen s'échangeait encore à une parité de 98,75 (+ 0,15 %) contre dollar. D'ailleurs, les économistes s'attendent déjà à ce que d'autres mesures viennent accompagner ce desserrement monétaire. « Il n'est pas exclu, explique-t-on chez Natixis, que la BOJ intervienne sur le marché des changes, afin de limiter les pertes des sociétés exportatrices. » L'enjeu est d'importance. Sans compter que la croissance, selon le dernier rapport de la BOJ, devrait être pour l'année budgétaire en cours (qui s'achève fin mars 2009) proche de zéro.
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