L'horizon des SSII s'assombrit

Cela commence à faire beaucoup. Alors que les SSII (sociétés de services informatiques) délivraient jusqu'à présent des messages rassurants sur leur activité, Atos Origin a abaissé hier son objectif de marge opérationnelle pour 2008 à 5,5 %, au lieu de 5,6 %. Certes, la révision est mince, mais les investisseurs, échaudés par le profit warning de Steria lundi, l'ont fraîchement accueillie. Néanmoins l'action Atos, après avoir reculé en séance, a fini inchangée à 18,10 euros. D'autant que le groupe, invoquant la nécessité de « se préparer à des conditions de marché plus difficiles », s'apprête à accélérer les délocalisations dans les pays à bas coûts, et à geler des embauches. Alors que la saison des publications trimestrielle bat son plein et que l'économie se dégrade, nombre d'analystes redoutent d'autres alertes sur les résultats. Fort recul des dépenses« Les besoins en informatique étant étroitement corrélés à l'évolution du PIB, nous tablons désormais sur une baisse de 3 % des dépenses informatiques en Europe, en 2009, au lieu de notre objectif initial d'une croissance de 1,5 % », écrivent les analystes de la Société Générale. « Dans le pire des cas, la baisse pourrait atteindre 7 % », ajoute la banque. Conséquence, la Générale a réduit de 250 points de base, en moyenne, ses prévisions de marge opérationnelle des SSII européennes, pour 2009 et 2010. De sombres perspectives qui relèguent au second plan des valorisations devenues pourtant attrayantes. Après une chute de 45 % depuis la mi-septembre, la valeur d'entreprise des SSII européennes n'excède pas 0,42 fois le chiffre d'affaires estimé par la Société Générale pour 2009. Histoire d'enfoncer le clou, le secteur a perdu son attrait spéculatif. Certes, les SSII ne se paient pas cher en Bourse. Mais « le marché de l'informatique commençant à faiblir, les SSII auront davantage la tête à leur business et à la préservation de leurs bilans qu'à des acquisitions », explique la banque Credit Suisse. Le fameux repli sur soi des temps de crise. Christine Lejoux
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