Passe d'armes entre Européens sur les moyens de la relance

Marc DegerAprès Jacques Chirac, c'est à Nicolas Sarkozy d'avouer son échec. Pourtant, contrairement à son prédécesseur, l'actuel hôte du palais de l'Élysée pensait qu'en tant que président hyperactif du Conseil européen, il parviendrait à obtenir la TVA à taux réduit pour la restauration. En pure perte. Les Allemands ne sont pas prêts à lui faire ce cadeau. Alors que les ministres européens des Finances se réunissent aujourd'hui pour l'Eurogroupe et demain pour le Conseil Ecofin, le ministre allemand, Peer Steinbrück, a balayé l'idée d'une baisse de TVA qui « coûterait 20 milliards d'euros, sans aucune garantie sur l'effet induit », dans une interview à l'hebdomadaire « Der Spiegel ». Mais les malheurs de Christine Lagarde, qui présidera son cinquième et dernier Ecofin, ne s'arrêtent pas là. La Commission européenne tarde à donner son feu vert au plan français de recapitalisation des banques, demandant notamment que les établissements recapitalisés réduisent le volume de leurs prêts. Or, c'est justement pour faire face à l'assèchement du crédit que Paris compte consacrer aux recapitalisations un maximum de 40 milliards d'euros, dont 10,5 milliards sont déjà réservés par six banques (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Caisse d'Épargne, Banque Populaire et Crédit Mutuel). C'est une « approche stupide et ridicule », s'exclame-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Et de regretter que la Commission ne fasse pas de distinction entre les aides à la recapitalisation et le sauvetage de banques en faillite, que Bruxelles autorise en échange de mesures de restructuration.Le Conseil Ecofin, qui doit ficeler le plan de relance européen en vue du sommet des chefs d'État et de gouvernement des 11 et 12 décembre, semble par ailleurs condamné à rester dans des généralités. Peer Steinbrück, encore lui, refuse d'engager des milliards d'euros supplémentaires dans un plan de relance massif et dénonce les « mesures populistes et inefficaces ». Et d'enchaîner que « les Allemands n'ont pas à accepter une proposition européenne dont on ne comprend pas ce qu'elle aurait comme impact conjoncturel ». superlatifsLe ton à Paris est tout à l'opposé. « Assez massif », « très fort », « extrêmement puissant », les membres du gouvernement rivalisent de superlatifs avant la présentation du plan de relance français par Nicolas Sarkozy, jeudi 4 décembre (voir « La Tribune » du samedi 29 novembre). Mais attention, a prévenu hier le ministre du Budget, Éric Woerth. Il faut surtout des mesures « ponctuelles » afin de ne pas peser trop longtemps sur les finances publiques, qui vont s'enfoncer encore un peu plus dans le rouge. Selon le Premier ministre, François Fillon, le plafond européen des 3 % de déficits publics serait dépassé en 2009, mais il n'est « pas question de déraper et d'aller vers les 4 % ».++BSD++PasSupprimerBalise NePas supprimer ++BSF++
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