La fusion Caisses d'Épargne-Banque

Le cadeau de mariage est déjà prêt. Mais il ne sera offert qu'une fois annoncé un engagement d'envergure. En clair, les Caisses d'Épargne et les Banques Populaires ne pourront prétendre à la deuxième tranche de l'aide publique dans le cadre du plan de soutien aux banques que si les deux groupes s'engagent à une véritable union dans le cadre d'un projet industriel complet. Telle est aujourd'hui la position de l'Élysée qui estime que l'« on ne se marie pas à moiti頻. Car le scénario d'un regroupement des seules structures faîtières du groupe, préalable à une alliance ultérieure plus globale, s'il circule depuis quelques semaines, n'a pas l'heur de plaire en haut lieu.Selon nos informations, Bernard Comolet, président du directoire des Caisses d'Épargne, et Philippe Dupont, président du groupe Banque Populaire, se sont rendus à l'Élysée lundi dernier pour entendre que le projet d'une fusion a minima n'était pas discutable et que, « sans situation claire, l'État ne s'engagera pas ». contexte chahutéEn d'autres termes, tous les sujets doivent être réglés avant que les deux groupes puissent se présenter au guichet de l'aide publique, qui, comme pour la première tranche, devrait représenter, pour eux, 2 milliards d'euros de fonds propres supplémentaires. Deux sujets sont clairement identifiés : le périmètre du mariage et l'avenir de leur filiale commune Natixis. Car le début de l'année qui devait voir établies les valorisations des groupes pour permettre une fusion souhaitée entre égaux n'a finalement débouché sur aucun schéma clair. Dans un contexte financier chahuté rendant délicates des valorisations et avec deux groupes dont le poids n'est, a priori, pas égal, les négociations ont donc porté depuis des semaines sur le périmètre pouvant être retenu. Celui des caisses étant actuellement mouvant (transfert de la participation de l'organe central dans CNP aux caisses régionales, cession de la Banque Palatine, reprise des 25 % du Foncier détenus par Nexity), les deux partenaires ont progressivement intégré l'idée qu'une fusion en grand était impossible à mener rapidement. D'où l'idée d'un projet permettant aux deux parties de maintenir leur engagement ? boucler la fusion d'ici à la fin du premier semestre ? tout en évitant aujourd'hui les sujets qui fâchent.C'est cela qui ne convient pas à l'Élysée qui reste avec l'idée que la fusion doit « aller vite et loin ». Selon une source proche de l'Écureuil, la semaine dernière, les deux dirigeants se sont vu donner pour échéance la fin de ce mois pour présenter un projet ficelé, se faisant rappeler à l'ordre sur le fait qu'il fallait qu'ils « prennent leurs responsabilités et que, en matière de valorisation, on peut toujours trouver des solutions ». pas d'argent à l'aveugleL'enjeu est d'autant plus important que, au-delà de la volonté politique, les deux établissements ont besoin de la deuxième tranche de l'État pour transférer, comme cela avait été le cas avec law première enveloppe, la somme à Natixis qui en a besoin. Or, souligne-t-on dans l'entourage de l'Élysée, « l'État n'acceptera pas de recapitaliser Natixis pour s'entendre dire quelques mois plus tard qu'il y a encore un problème avec cette banque. L'État ne veut pas mettre d'argent à l'aveugle, il est garant de l'argent du contribuable ». Il reste donc un mois aux deux groupes et il faudra mettre plus que de la bonne volonté pour résoudre la difficile rédaction de leur contrat de mariage.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.