Bank of China n'entrera pas au capital de LCF Rothschild

La campagne européenne de Bank of China (BoC) s'arrête aux portes de la France. Première banque chinoise installée en Suisse depuis décembre dernier, BoC n'entrera finalement pas au capital de La Compagnie Financière de Rothschild (LCFR). Le régulateur chinois n'a pas donné son feu vert.En septembre dernier, BoC avait annoncé qu'il prendrait, pour 236,3 millions d'euros, 20 % du capital du groupe spécialisé dans la gestion d'actifs et la banque privée, présidé par Michel Sicurel. L'idée était de conjuguer l'expertise financière de LCFR à la force de frappe commerciale de la banque chinoise. Mais la crise a sérieusement compliqué la conclusion du partenariat. L'effondrement de la valeur des investissements chinois dans les grands groupes financiers étrangers avait conduit la Chine à reconsidérer l'opportunité pour Bank of China d'entrer au capital du français. Résultat : la date butoir pour l'accord, initialement fixée le 31 décembre 2008, avait été repoussée au 31 mars.inflexibilitéEntre-temps, LCFR avait annoncé des résultats mitigés. Ses actifs gérés avaient fondu de 23,5 % (à 22,6 milliards d'euros) au 31 décembre 2008, en grande partie en raison des effets de marché, tandis que son résultat net reculait de moitié à 51 millions d'euros, d'après une source citée par l'AFP.Malgré ces écueils, la situation semblait s'être débloquée le 24 mars dernier, quand Li Lihui, président de BoC, avait annoncé qu'il avait très bon espoir que le régulateur chinois émette un avis positif pour sa prise de participation.Mais, hier, au lendemain de l'expiration de la période supplémentaire de trois mois, LCFR a indiqué laconiquement que les négociations étaient rompues, en précisant qu'il espérait toutefois « poursuivre sa coopération » avec la banque chinoise. Cela « ne nous pose pas de problème car nous ne sommes pas demandeurs de fonds propres », a expliqué la LCFR à l'AFP. Michel Cicurel avait indiqué aux « Échos » qu'il n'accepterait « aucune modification du prix [?] arrêté en septembre ». Une inflexibilité qui a peut-être influencé la décision du régulateur chinois. « La situation de LCFR est moins confortable qu'en septembre dernier, juge un consultant spécialiste de la banque privée. Une baisse de prix aurait donc été logique. » Bank of China n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.Trois mois après l'annonce de l'investissement de fonds gérés par la filiale de multigestion de LCFR dans Madoff, ce rebondissement est loin de tomber à point nommé pour le français.
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