Pas d'accord sur les salaires à La Réunion

Après plus d'un mois de discussions, le collectif contre la vie chère, le patronat et l'État ont renoncé provisoirement à la signature d'un protocole d'accord global reprenant la plate-forme de revendications élaborée fin février. Depuis lundi, Pierre-Henry Maccioni, le préfet de La Réunion, a accéléré les négociations et signé avec les acteurs concernés trois accords séparés sur la réduction des prix dans les grandes surfaces, le gel des loyers dans les logements sociaux et la baisse des tarifs bancaires.Discussions par branchesMais ces avancées étant jugées insuffisantes sur place, le représentant de l'État a préféré renvoyer la question des salaires aux discussions par branches entre les partenaires sociaux. Celles-ci doivent démarrer le 6 avril, alors que le gouvernement devrait annoncer ce vendredi si les accords signés en Guadeloupe sont étendus à toutes les entreprises locales. Les syndicats comme les organisations patronales réunionnaises restent opposées à l'extension des accords antillais dans l'île. À l'instar de la CGPME, hostile à une revalorisation des salaires, ces organisations estiment que les très petites entreprises ne survivraient pas à une hausse brutale de leurs charges. Pour sortir de l'impasse, le collectif contre la vie chère a proposé le week-end dernier un schéma original, mais complexe à mettre en ?uvre. L'idée est de moduler le bonus de l'État distribué aux salariés percevant moins de 1,4 Smic en fonction de la taille des entreprises. En clair, la prime mensuelle de 100 euros servirait à la fois à revaloriser les bas salaires et à alimenter une caisse de péréquation dédiée aux entreprises les plus fragiles. « Nous voulons une solution réunionnaise aux problèmes réunionnais », plaide Ivan Hoareau, le patron local de la CGT. Le préfet a refusé néanmoins d'entériner ce meccano financier, soulignant que l'aide versée aux salariés dans le cadre du revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA) mis en place outre-mer constituait « une prime à la personne » et que celle-ci était donc « indivisible ». C'est sur ce point précis que les syndicats veulent interpeller François Fillon d'ici la fin du mois. Le Premier ministre est attendu à La Réunion aux alentours du 30 avril, date à laquelle il devrait clôturer les états généraux de l'outre-mer voulus par Nicolas Sarkozy. Des états généraux que le collectif contre la vie chère se prépare déjà à boycotter. « Nous n'irons pas à cette grand-messe le ventre vide », confiait, hier soir, Jean-Pierre Rivière, le leader de la CFDT. L'avertissement suffira-t-il à convaincre Matignon?? Florent Corée, à Saint-De
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