Air France endeuillé par sa plus grosse catastrophe

Pour l'instant, on n'en sait strictement rien. Toute hypothèse serait fausse et erronée »,C'est la plus grosse catastrophe aérienne de l'histoire d'Air France. Neuf ans après le crash du Concorde, qui avait fait 113 victimes, et quarante-sept ans après celui d'un B707 en Guadeloupe (173 morts), un Airbus A330-200 de la compagnie française qui reliait Rio de Janeiro à Paris a disparu hier matin au large des côtes brésiliennes. Le vol AF-447 transportait 228 personnes, dont 12 membres d'équipage.L'avion, un biréacteur long-courrier de moyenne capacité le plus vendu d'Airbus avec près de mille exemplaires après l'A320, est entré en service à Air France en 2005. Il a disparu des écrans radars quatre heures après son décollage. Selon les autorités brésiliennes, la disparition s'est produite après la sortie de la zone de couverture des radars brésiliens et quelques minutes avant son entrée dans l'espace aérien du Sénégal. « Les chances de retrouver des survivants à l'heure où je vous parle sont infimes », a déclaré Nicolas Sarkozy après une visite à la cellule de crise installée à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.Les passagers étaient de 32 nationalités différentes. Soixante et un Français, 58 Brésiliens, 26 Allemands étaient notamment à bord. Trois cadres de Michelin étaient dans l'avion, dont le président de l'Amérique latine et le président au Brésil de ThyssenKrupp.Que s'est-il passé ? L'heure n'est qu'aux hypothèses. Celle de la foudre semblait hier la plus avancée. « L'Airbus aurait pu être foudroyé, c'est une hypothèse », a indiqué François Brousse, le directeur de la communication d'Air France. Selon la compagnie, « l'appareil a traversé une zone orageuse avec fortes turbulences à 4 heures du matin (heure de Paris). Un message automatique signalant une panne de circuit électrique a été reçu à 4 h 14 indiquant une panne de circuit électrique. » La foudre touche en moyenne un avion une à deux fois par an, précise l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera), et ce phénomène est pris en compte dans la conception des avions afin de protéger les commandes électriques de vol et les équipements. Selon Vincent Favé, expert aéronautique après des tribunaux pour accidents d'avions, « la foudre peut avoir une conséquence mécanique, elle peut perforer l'appareil, mais normalement il peut continuer à voler ».enquête difficileLe secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a quant à lui invité à la « prudence » sur les causes de la disparition de l'appareil. « Pour l'instant, on n'en sait strictement rien. Toute hypothèse serait fausse et erronée », a-t-il déclaré. « J'ai suffisamment d'expérience pour savoir qu'il circule beaucoup d'informations. Prenons notre temps. Nous le devons aux familles », a-t-il ajouté.La déclaration est sage. Car l'enquête sera très longue. Voire impossible à mener à son terme, si les boîtes noires ont été détruites ou si elles ne sont pas récupérées. Ce qui est très compliqué dans le cas d'une catastrophe en mer aussi loin des côtes. L'avion devait se trouver entre 350 et 500 kilomètres des côtes brésiliennes dans une zone non couverte par les radars, ce qui expliquerait les difficultés à localiser le lieu du crash. Hier, en fin de journée, malgré les efforts des équipes de recherche, l'avion n'était toujours pas retrouvé. La France a demandé de l'aide au Pentagone pour obtenir le concours de ses moyens satellitaires d'observation et d'écoutes électroniques.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.