le monde de Magritte fait son nid à bruxelles

eintureJackie serait content. Jackie, c'était le chien de Georgette et René Magritte. Un loulou blanc considéré un peu comme « l'enfant » du couple. Il était un peu jaloux, Jackie. Son copain Milou avait déjà depuis plusieurs années sa niche dans le musée consacré à son maître Tintin. Jackie et sa famille, rien ! Le voici désormais qui trône au milieu de documents tableaux et objets quotidiens, sur une photo prise en 1945 en train de japper après « maman ». Une de ces photos en noir et blanc comme aimait les prendre René Magritte avec son appareil Kodak à soufflet. Et qui firent l'objet d'une exposition, ici à Bruxelles, il y a quelques années.Donc voici Magritte en son musée. Pas n'importe où ! Dans une des ailes rénovées du musée des Beaux-Arts, place Royale. Pas moins de trois étages pour à peu près 250 ?uvres et archives exposées. Il est vrai qu'il s'agit là de la plus grande collection concernant Magritte.Comme ça, à le voir dans la vie de tous les jours, Magritte ressemblait à un employé de bureau sagement engoncé dans son costume sombre. Georgette de même avec sa mise simple, sans aucune ostentation. Rien de l'artiste maudit dont l'atelier était maculé de peinture. Non, autour de lui, du net, de la propreté. La folie, le délire, Magritte l'avait en tête.univers de fantasmesDès qu'il se met à dessiner ou à peindre à la fin des années 1910, ça dérange l'ordre de l'art établi. Ses premières ?uvres réalistes et figuratives s'évadent vers la fantaisie. Après va s'imposer le côté glacé de sa peinture, les aplats sombres et les sujets qui dérivent dans le rêve éveillé. Magritte a très vite l'art de peupler son univers de fantasmes que la métaphysique et l'inconscient n'arrivent pas toujours à décoder. Ce ne sont pas des peurs qu'il exprime, plutôt une sorte de jubilation onirique dans laquelle le personnage principal, souvent la femme, est mis en abîme. Des objets récurrents entrent dans cet univers, comme la pomme, la pipe, le chapeau melon, l'oiseau. Et surtout il y a ce ciel bleu chargé de nuages blancs pommelés qui renvoie à un bonheur inavoué. Ainsi suit-on dans le musée le cheminement de l'?uvre souvent éclairé par des documents, des lettres, des objets. Bien sûr, les grands chefs-d'?uvre de Magritte ne sont pas là. Le chanteur Paul McCartney, qui possède plusieurs de ses tableaux, ne va pas s'en séparer comme ça. Reste que les pièces exposées sont des repères essentiels dans son ?uvre. surréalisme désuetCependant, il est dommage que cet ensemble soit prisonnier d'une scénographie qui en éteint la splendeur. Murs marron, éclairage trop faible. Uniformité. Il aurait fallu des espaces vert pomme, ciels bleus et nuages. Surtout un peu de fantaisie. Elle est dans l'?uvre de Magritte. Fantaisie que l'on retrouve dans les petits films de l'artiste et de ses amis présentés à l'entrée de chaque étage. Même si ce « surréalisme » paraît aujourd'hui un peu désuet. n Musée Magritte, 1, place Royale, 1000 Bruxelles. Tél. : 32.(0).25.08.32.11. www.magrittemuseum.be« Magritte », David Sylvester, Actes Sud, 448 p., 49 euros.
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