Les paradis fiscaux pris en étau

Nous avons accompli plus de progrès au cours des six derniers mois que lors des dix dernières années », s'enthousiasme Pascal Saint-Amans, qui coordonne la lutte contre les paradis fiscaux à l'OCDE. Raison ? « La très forte pression politique qui nous a aidés à convaincre les centres financiers de faire des progrès pour se rapprocher des standards préconisés par l'OCDE », poursuit-il. La lutte contre les paradis fiscaux n'exige pas de moyens militaires mais une solide détermination politique.La crise financière, l'explosion des déficits publics, le scandale des fondations au Liechtenstein et celui des comptes américains chez UBS en Suisse ont fini de convaincre les grands pays qu'il était urgent de percer l'opacité de ces sanctuaires de l'évasion fiscale. Le G20 de Londres début avril a, de ce point de vue, joué un rôle central. La publication d'une liste de juridictions jugées non coopératives, assortie de menaces de sanctions si elles ne signaient pas rapidement une douzaine de conventions d'échanges d'informations, a réussi à convaincre les plus récalcitrants.Quelque 53 conventions bilatérales ont été signées depuis le début de l'année contre 23 en 2008, 12 en 2007 et aucune en 2006 ! Lorsque les vingt premières puissances économiques de la planète ? 85 % du PIB mondial ? se liguent pour exiger davantage de transparence, cela suscite forcément des bonnes volontés.« La Suisse a clairement fait beaucoup et est très active en matière de lutte contre l'évasion fiscale et l'échange d'informations », s'est hier félicité la ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, qui vient de signer un avenant avec la Confédération. Depuis le G20 de Londres, la France a signé des accords avec Bahrein, la Belgique, Jersey, Guernesey, l'île de Man, le Luxembourg et les îles Vierges britanniques. Autant de territoires qui ne pourront plus opposer le secret bancaire à la France lorsque des soupçons pèsent sur un contribuable français.L'Autriche, qui disposait jusqu'ici d'un secret bancaire aussi solide que sa voisine helvétique, va pouvoir être rayée de la « liste grise » des paradis fiscaux de l'OCDE après adoption mardi d'une loi sur l'assouplissement de son secret bancaire, s'est félicité hier son ministre des Finances, Joseph Pröll.
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