Rémunérations ? : Premier pas de Londres

À quelques jours du grand raout des argentiers de la planète à Londres, les autorités britanniques, désireuses de ne pas paraître sur la défensive, multiplient les initiatives d'apaisement. Dans un entretien publié hier par le « Financial Times », le Premier ministre, Gordon Brown, s'engage à prendre des mesures drastiques pour limiter les rémunérations dans le secteur financier. Il déclare que les salaires et les primes doivent être versés en fonction des résultats à long terme plutôt que par rapport à des gains spéculatifs, et que les banques devraient reprendre ces primes en cas de mauvaises performances. Le chef de l'exécutif britannique reste toutefois modéré dans ces critiques, et se montre peu « enthousiasm頻 par l'idée prônée par Paris de limiter les salaires et les primes des banquiers, arguant qu'un plafonnement serait difficile à appliquer.mise en garde américaineCôté américain, la réflexion va dans le même sens. Ainsi, la Commission des opérations de Bourse (SEC) a écrit lundi aux PDG des maisons de courtage pour leur demander de faire preuve de retenue dans leur politique de rémunération à l'embauche. « Je veux rappeler aux maisons de courtage et à leurs PDG les responsabilités qui sont les leurs conformément à la loi » en termes de « surveillance des activités de leurs courtiers négociants, et particulièrement en ce qui concerne les pratiques de ventes », écrit Mary Schapiro, présidente de la SEC.Cette mise en garde intervient alors que Kenneth Feinberg, le juriste qui a été mandaté par le président Obama pour superviser les systèmes de rémunérations dans les entreprises ayant obtenu une aide de l'État, prévoit d'accélérer la publication de ses propositions en matière de rémunérations. Celui que l'on surnomme le « tsar des salaires » doit notamment déterminer le niveau des 25 plus hauts revenus dans les entreprises concernées (Bank of America AIG, Chrysler, Financial Corp., General Motors?). Au cours d'une deuxième étape, il passera en revue les 75 rémunérations suivantes. Très attendues, les décisions de Kenneth Feinberg provoquent déjà des sueurs froides dans les établissements concernés. Hier, Bank of America a annoncé qu'elle souhaitait rembourser une partie des 45 milliards de dollars perçus du gouvernement fédéral, afin de réduire l'influence de l'État dans la gestion de l'entreprise, selon des informations du « Wall Street Journal ». Grâce à ce remboursement, la banque ne serait plus contrainte de soumettre le programme de rémunération de ses dirigeants à Kenneth Feinberg. E. C.
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