Mines

chronique des marchésLes arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Les actionnaires des géants miniers sont en train d'en faire l'amer constat. Coup sur coup, Rio Tinto, faisant tardivement preuve de bon sens, et Xstrata ont annoncé la semaine dernière vouloir lever des fonds, via les marchés d'actions, pour respectivement 4 milliards de dollars et 5,9 milliards de dollars. Dans les deux cas, les opérations serviraient à leur désendettement. Le premier, qui doit faire face en octobre prochain à une échéance de 8,9 milliards de dollars, entend réduire sa dette (actuellement de près de 40 milliards de dollars) de 10 milliards d'ici à la fin de l'année. Au terme de l'opération, le second compte avoir ramené son endettement à 12,6 milliards de dollars. Le constat tombe comme une évidence : les groupes miniers font aujourd'hui payer à leurs actionnaires leur excès d'optimisme, voire leur aveuglement, d'hier. Soucieux de profiter à plein de l'explosion mondiale de la demande de métaux de base ? en grande partie stimulée par les besoins d'une Chine préolympique ?, ils leur ont fait miroiter les synergies et les profits mirifiques que des acquisitions d'envergure pouvaient leur procurer. Un discours assez logique en période d'euphorie, qui aurait en revanche dû être modéré aux premiers signes de ralentissement. Mais rien n'y a fait. Enivrés par la théorie du découplage, les barons miniers promettaient, même après l'été 2007 et la crise des subprimes, une croissance continue et illimitée de la demande. L'OPA de Rio Tinto sur Alcan à l'automne suivant est sans doute l'exemple le plus probant de cet aveuglement. Pour y avoir cru, les actionnaires de la première heure s'apprêtent à en payer le prix aujourd'hui. Pour ceux de la dernière comme Chinalco qui est entré, il y a un an, à hauteur de 9 % du capital de Rio Tinto, la faiblesse du minier est une opportunité (lire « La Tribune » du 29 janvier). Les deux groupes ont confirmé hier être en discussion concernant la vente d'actifs, d'une émission de convertibles et d'une augmentation de capital pour un total de 15 milliards de dollars. Gaël Vautrinles groupes miniers font aujourd'hui payer à leurs actionnaires leur excès d'optimisme, voire leur aveuglement, d'hier.
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