Le plan gouvernemental conforte le BTP

« Quand le bâtiment va, tout va », dit le célèbre adage. Relancer le BTP ? un secteur qui emploie au total 1,5 million de salariés ? peut, à tout le moins, être un moyen de soutenir la croissance. Mais le plan de relance aura-t-il l'impact escompté ? « 4 milliards d'euros doivent être dégagés pour faciliter la réalisation des projets de BTP. Sachant que le chiffre d'affaires des travaux publics (TP) avoisine 40 milliards et que ce secteur dépend à 65 % de la commande publique, ces financements pourraient représenter 10 % de l'activité des TP », calcule Laurent Bonhoure, expert au sein de l'assureur crédit Euler Hermès Sfac. Dès lors, le BTP pourrait croître de 2 % à 4 % en 2009 au lieu de chuter de 5 % à 6 % » comme anticipé initialement.souplesse importante « Sans le plan de relance, le financement des grands projets d'infrastructure serait simplement impossible », ajoute Paul Lignières, avocat au cabinet Linklaters. « La loi sur l'accélération des programmes d'investissements adoptée le 29 janvier apporte à cet égard une souplesse très importante aux partenariats public-privé car elle autorise l'appel à des fonds publics et laisse au gagnant un délai pour présenter le financement définitif. Et le fait de pouvoir faire appel à la fois à la garantie de l'État, aux prêts de la Caisse des dépôts, et à l'ensemble des banques de la place (qui étaient auparavant conduites à travailler de manière cloisonnée) sont des éléments décisifs », ajoute-t-il.Mais d'autres experts, comme Claude Lavisse, le patron de BTP Banque, sont plus circonspects. « Il y a une inertie importante entre le moment où les projets sont lancés et le moment où les premiers coups de pioche sont donnés », modère-t-il. « Dans plusieurs régions, ce n'est pas tant les financements qui manquent que les nouveaux projets. Or les entreprises de BTP voient leurs carnets de commandes commencer à s'épuiser et risquent de subir une vraie chute d'activité au deuxième trimestre. »Plusieurs grands projets d'infrastructure n'auront en tout état de cause pas d'impact avant 2010. Le chantier du GSM-R, qui vise à renouveler les systèmes de signalisation utilisés sur 14.000 kilomètres de lignes de chemin de fer et représente 650 millions d'euros d'investissements, ne démarrera pas avant 2010. Tout comme celui de la ligne à grande vitesse ferroviaire Tours-Bordeaux. En outre, deux dispositifs annoncés le 4 décembre dernier, la garantie de l'État et l'intervention des fonds d'épargne, qui seront décisifs pour faciliter les financements, ne sont toujours pas en place. SOPHIE SANCHEZ4 milliards d'euros doivent être dégagés pour faciliter la réalisation des projets.
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