Le gouvernement britannique veut mettre fin aux abus

La Grande-Bretagne s'attaque aux cartes de crédit et aux prêts aux particuliers. Dans un pays où un habitant est déclaré en faillite personnelle toutes les quatre minutes et où chaque ménage a une dette moyenne de 67.000 euros (immobilier compris), Londres a présenté hier son « livre blanc » sur la protection financière des consommateurs. « En voyant les banques ou les cartes de crédit utiliser des pratiques qui sont irresponsables, il faut agir », explique Gordon Brown, le Premier ministre. Les statistiques publiées hier par Fitch confortent l'urgence de la situation : le taux de défaut sur les cartes de crédit a atteint un plus-haut historique.L'une des principales décisions est l'interdiction des « chèques » envoyés aux utilisateurs de cartes de crédit. Ces sommes, généralement de quelques centaines de livres, sont envoyées aux clients sans avoir été demandées, et ne sont souvent pas clairement présentées comme étant des prêts remboursables à des taux d'intérêt très élevés. Les consommateurs ont souvent l'impression d'avoir affaire à un cadeau, ou du moins ne connaissent pas les conditions du remboursement. Le livre blanc crée également un nouvel organisme, le Consumer Advocate, pour défendre les clients face aux prêteurs. Celui-ci sera chargé d'éduquer les Britanniques aux dangers du crédit, mais aussi les aidera à récupérer leur argent en cas de problème.Downing Street a également demandé à l'Office of Fair Trading, le régulateur, de lancer une enquête sur les prêts dont les taux annuels dépassent 50 %, en particulier les prêts à la journée ou les prêts réalisés par des VRP allant de porte à porte. Une autre mesure importante est la création d'une équipe spécialisée dans le suivi des escroqueries sur Internet. Celles-ci se sont particulièrement développées ces dernières années envers les personnes qui croulent déjà sous les dettes, à qui sont proposées des aides apparemment alléchantes.dans le bon sensEnfin, une grande consultation est lancée sur la régulation des cartes de crédit. Downing Street envisage notamment de fixer un seuil de remboursements mensuels minimums, afin d'éviter que les dettes des individus ne progressent trop ; il réfléchit aussi à interdire la hausse des limites des cartes de crédit sans prévenir les utilisateurs.« Ce sont des mesures qui vont dans le bon sens, mais elles arrivent trop tard, regrette Frances Walker, de l'association d'aide aux ménages surendettés CCCS. Il est évident que les cartes de crédit ont encouragé l'endettement et qu'il aurait fallu les encadrer avant la crise. » Éric Albert, à Londres
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