Polémique sur le financement du Grand Paris

Au moment ou les Franciliens ont déserté leur région pour les vacances, le débat sur le Grand Paris fait un retour sur le devant de la scène. Demain, Gilles Carrez, le rapporteur général du Budget de l'Assemblée, et député UMP du Val-de-Marne, remettra au gouvernement son prérapport sur le financement des 35 milliards d'euros d'investissements que doit représenter le chantier du Grand Paris lancé fin avril par Nicolas Sarkoky. L'Élysée et Matignon avaient demandé en juin à Gilles Carrez de leur faire des propositions pour financer les nouvelles infrastructures de transports en Île-de-France. Il s'agit essentiellement d'un réseau ferré automatique de 130 kilomètres qui relierait les principales zones économiques (La Défense, plateau de Saclay, plaine de France?) porté par Christian Blanc, le secrétaire d'État à l'Aménagement de la région capitale. Mais aussi le développement du réseau RER voulu par le conseil régional présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon.Le moins qu'on puisse dire, c'est que Gilles Carrez est plus que sceptique sur la capacité de trouver 35 milliards d'ici à 2025, même si les collectivités locales seront mises à contribution. Il est également inquiet sur la façon de financer l'exploitation du réseau et l'achat du nouveau matériel. Il propose donc de réaliser le réseau automatique en deux temps, seule une première phase étant programmée.Alors que l'Élysée n'excluait pas, fin juin, d'affecter une partie du futur emprunt au Grand Paris, Gilles Carrez s'oppose par principe à cette option. Il est aussi réservé sur les partenariats public-privé présentés un temps comme la panacée.changer de systèmeMais la proposition qui risque de faire couler le plus d'encre est le recours à l'usager. Gilles Carrez suggère en effet d'augmenter les tarifs des transports franciliens de deux points de plus que l'inflation. « Dans notre système actuel, nous sommes plutôt vers le plancher pour la participation de l'usager au transport », avance-t-il pour désamorcer les critiques. Les entreprises verraient également le montant du versement transport (VT) augmenter de 0,1 ou 0,2 point.À peine éventées, les propositions de Gilles Carrez ont été accueillies fraîchement à l'Élysée et parmi les élus UMP d'Île-de-France « Je crains qu'elles ne fassent que reprendre les vieilles recettes, à savoir faire peser sans cesse sur les usagers et les entreprises les augmentations de tarifs », a déclaré en fin de semaine Yves Jégo, l'ancien secrétaire d'État à l'Outre-mer, redevenu député de Seine-et-Marne. Pourtant, fin juin, devant un parterre de patrons réunis à la chambre de commerce de Paris, Christian Blanc avait affirmé que les entreprises ne seraient pas ponctionnées? En revanche, à moins d'un an des élections régionales, le socialiste Jean-Paul Huchon boit du petit-lait. Depuis des mois, il réclame à l'État davantage de versement transport. Et comme président du Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif), il a fait adopter une augmentation des tarifs au 1er juillet que les élus UMP ont contesté? François Fillon devrait recadrer le débat lors du comité interministériel sur le Grand Paris, qu'il a convoqué pour fin août.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.