Des résultats

Il est important de relativiser les bons résultats annoncés pour le deuxième trimestre : si de nombreuses entreprises ont battu les attentes des analystes (4?% au-dessus des anticipations du 30 juin dernier), c'est en grande partie parce que ces derniers ont révisé en baisse leurs anticipations après le mois de mars, alors que la situation économique avait déjà commencé à se stabiliser. Au final, les résultats ont simplement été en ligne avec les anticipations des analystes de fin mars. C'est donc plus l'excès de pessimisme des analystes en présaison, sans doute désireux de ne pas se faire une nouvelle fois piéger par péché d'optimisme, qu'un réel rebond de l'activité des entreprises qui explique les « bons » chiffres publiés le mois dernier. Cela est d'autant plus vrai que ces résultats sont surtout le fruit d'efforts impressionnants de contraction des coûts plutôt qu'à une expansion des marchés des fleurons européens. Au premier semestre, ils ont coupé dans leur masse salariale grâce à de vastes plans de licenciement et un gel des salaires, ils ont réduit drastiquement leurs frais de fonctionnement et renégocié leurs relations fournisseurs (baisse des tarifs et/ou allongement de la durée de paiement). Cela a permis aux entreprises de maintenir des taux de marge relativement élevés au regard de la conjoncture qui s'est stabilisée à un niveau déprimé. Malgré ces efforts impressionnants, les groupes européens n'auront au final pas véritablement surpris en bien. Et il ne sera bientôt plus possible d'actionner le levier de la contraction des coûts pour maintenir les marges. Toute hausse des profits supplémentaire devra donc passer nécessairement par une amélioration « par le haut », i.e. de meilleurs résultats en termes d'activité. Or nous ne sommes pas très optimistes à ce sujet, beaucoup d'experts semblant confondre amélioration conjoncturelle ? liée à un effet de base et à l'impact des plans de relance ? et reprise durable ? liée à un nouveau cycle de hausse de la demande. Dans cette veine, les anticipations pour 2010 nous semblent clairement trop optimistes (+ 23,3 % pour le DJ Stoxx 600).
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