La bousculade. Mardi 2 mars, 14 heures, près de la place du Peuple à Shanghai, des centaines de personnes se pressent dans le hall de l'établissement « Bank of Hangzhou ». Toutes veulent retirer leur coupon de 100 yuans ? un peu plus de 10 euros ? pour partir en vacances dans cette ancienne capitale de la Chine impériale. Les autorités proposent en effet aux résidents shanghaiens quelque 135.000 coupons valables jusqu'au 31 mai, pour accéder aux hôtels et à 180 sites touristiques de la cité bordée par le lac de l'Ouest. Rapidement, la cohue se transforme en chaos, et la police arrête la distribution. « Il était impossible d'atteindre les guichets », raconte Chen Huan, un ingénieur de 32 ans, qui a finalement préféré s'inscrire sur Internet, quitte à attendre une semaine la livraison de son coupon. « C'est ma femme qui a insisté, explique- t-il, pour qu'on puisse passer un week-end en amoureux. » priorité aux bas revenus Pour éviter le désordre, la mairie de Hangzhou a envoyé un courrier à ses propres résidents. Parmi les habitants ciblés figurent en priorité les foyers à bas revenus, mais aussi les collégiens et lycéens. « Nous avons pu acheter du matériel scolaire, les stylos et les cahiers qui manquaient », se réjouit Wu Guojie, la mère d'un garçon de 13 ans. Mais l'opération, qui s'est déroulée dans plusieurs grandes villes chinoises, n'a pas connu partout le même engouement. À Nankin, la distribution a eu lieu par tirage au sort dans les quartiers de la ville. « Certains ne sont pas venus retirer leurs 100 yuans, confie un responsable du district de Xuanwu, cité dans la presse chinoise. Surtout les jeunes, qui ne voient aucun intérêt à grossir le nombre de vacanciers dans des transports encombrés et des monuments bondés. » A l'origine de ce mouvement, Chengdu, capitale du Sichuan, sinistré par le séisme du 12 mai dernier. La mairie avait distribué 380.000 bons de 100 yuans, y compris dans les zones rurales. Avec en tête le soutien à la consommation paysanne, objectif majeur du plan de relance national. C'est justement l'argument des détracteurs de l'opération?: pour l'instant, celle-ci n'a pas permis de faire repartir la consommation au plan national. Mais cela ne décourage pas les mairies comme Hangzhou, qui prévoit au mois d'avril une nouvelle distribution auprès des fonctionnaires.Joris Zylberman, à Shangh

latribune.fr

16 Mars 2009, 1:28

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