Gordon Brown lâché par son gouvernement

Royaume Uni Lâché de tous les côtés, Gordon Brown entame les élections dans la pire des positions. Alors que les élections européennes (ainsi que le tiers des élections municipales d'Angleterre) se déroulent aujourd'hui, le Premier ministre britannique voit les membres de son gouvernement démissionner un par un.Hier, Hazel Blears, ministre des Institutions locales, a annoncé son retrait du gouvernement. Elle fait suite à Jacqui Smith, la ministre de l'Intérieur, et deux secrétaires d'État, Tom Watson et Beverley Hughes. Certes, tous sautent du train gouvernemental avant d'être poussés dehors : le Premier ministre prévoyait la semaine prochaine un remaniement ministériel, et chacun d'entre eux était dans la ligne de mire. Hazel Blears et Jacqui Smith avaient aussi été éclaboussées par le scandale des notes de frais. Mais le fait que quatre membres du gouvernement sèment la zizanie à la veille d'élections qui s'annoncent catastrophiques en dit long sur le mécontentement interne des travaillistes contre Gordon Brown, jugé trop hésitant, mauvais communicant et manquant de vision pour l'avenir du pays. Le remaniement ministériel, peut-être dès demain, est sa dernière chance pour se relancer. Mais un « coup d'État » en interne, poussé par ses principaux ministres, n'est plus impossible.critiquesTous les sondages donnent les travaillistes à moins de 22 %. En soi, un tel score n'est pas nécessairement catastrophique : en 2004, lors des dernières élections européennes, le Labour avait récolté 23 %, avant que Tony Blair ne remporte un troisième mandat l'année suivante. Mais la situation est radicalement différente. D'une part, les critiques se concentrent sur Gordon Brown et, d'autre part, les conservateurs se sont reconstruits sous la houlette de David Cameron, qui obtient près de 40 % de soutien.Le paradoxe est que Gordon Brown a perdu une occasion d'attaquer les conservateurs sur leur politique européenne. Les Tories sont divisés sur la question et ils vont quitter le PPE (parti de droite européen) pour rejoindre une alliance de petits partis très antieuropéens. Mais personne, ou presque, n'a parlé d'Europe pendant la campagne électorale, entièrement dominée par le scandale des notes de frais, et désormais la survie de Gordon Brown. n
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