Le marché auto français touché par la crise

Alain-Gabriel VerdevoyeIl avait longtemps résisté, grâce au bonus « écologique », qui soutenait artificiellement les ventes de petites voitures. Mais le marché automobile français a fini par être rattrapé par la crise. Les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 7,3 % le mois dernier à jours ouvrables comparables, par rapport il est vrai à un excellent mois d'octobre 2007. Certes, l'avance prise par un bon début d'année permet encore au marché hexagonal d'afficher une petite hausse de 2,3 % au cumul sur dix mois. Mais la tendance semble bel et bien renversée. « Il y a une vraie crise de consommation sur les biens durables. Les ventes semblent aussi pénalisées par les conditions de crédit des banques de plus en plus sévères, qui affectent 20 % des transactions », estime le CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). « Tous les segments de voitures, y compris celui des petites, sont en recul », ajoute le Comité.Dans ce contexte, la marque Renault plonge (? 12,6 %). Ses modèles économiques Clio et Modus se maintiennent et la Twingo progresse. Mais la marque au losange paye le vieillissement de la gamme Mégane, dont la berline est actuellement renouvelée en attendant le dérivé monospace Scénic prévu pour la mi-2009, la chute de la familiale Laguna et de l'Espace. Heureusement, tout va bien pour la filiale à bas coûts Dacia, dont les immatriculations bondissent d'un tiers. Les volumes restant malgré tout mesurés, Dacia ne permet pas au groupe Renault de sauver les meubles.Chez PSA, la situation est contrastée. Citroën résiste en demeurant stable, mais sa marque s?ur au sein de PSA, Peugeot, recule (? 8,6 %). Les marques françaises prises ensemble ont été, du coup, plus affectées que les étrangères. Au final, la part de marché des firmes hexagonales se réduit à 53,1 %. Et ce, au profit de Fiat, aiguillonné par le succès de sa 500, mais aussi de Volkswagen qui a profité de certaines promotions pour écouler les stocks de Golf V alors que le nouveau modèle pointe le bout de son nez. Mercedes, Ford, GM et Hyundai font en revanche figure de victimes.Malgré sa baisse, le marché français se porte cependant moins mal que celui des autres pays européens. Les immatriculations de voitures neuves ont en effet chuté de 18,9 % en Italie et de 40 % en Espagne, le mois dernier. Aux États-Unis, la situation est aussi nettement plus catastrophique. Ford a annoncé hier soir un effondrement de ses volumes outre-Atlantique de plus de 30 % et GM de 45 %.Rennes fermé un moisMême s'ils sont en principe favorisés par la relative résistance de leur marché intérieur par rapport à Fiat ou aux constructeurs américains, PSA et Renault ont quand même prévu de réduire leurs volumes de fabrication de 20 % sur le dernier trimestre en Europe. PSA, qui multiplie les arrêts de production à Rennes, Vigo, Mulhouse, Hordain, Sochaux, ces derniers temps, compte de nouveau fermer l'usine rennaise à la fin de l'année. Et ce, carrément, pour un mois, du 5 décembre au 5 janvier. Le site de Poissy sera arrêté pour sa part du 15 décembre au 5 janvier. Ces chutes de production entraînent à leur tour des arrêts chez les fournisseurs. Le sidérurgiste ArcelorMittal a prévu de stopper pour au moins deux trimestres les hauts-fourneaux sur une douzaine de sites européens, dont trois en France.l'avance prise par un bon début d'année permet encore au marché d'afficher une petite hausse de 2,3 % sur dix mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.