Reprise en main

Tout ça pour ça. Certes, Nicolas Sarkozy décroche la moyenne, échappant ainsi aux quolibets de ceux qui dénonçaient par avance son manque d'engagement européen, mais les efforts déployés pendant la présidence française de l'Union européenne (PFUE), au premier semestre 2008, ne semblent pas cher payés. Pourtant, à peine aux manettes, Nicolas Sarkozy n'a pas craint de s'investir tant sur les dossiers institutionnels que diplomatiques. Crise russo-géorgienne, minisommet pour répondre à la crise économique et financière, négociation du paquet énergie-climat : le président français s'est emparé de tous les sujets, courant d'une discussion à l'autre, forçant les compromis et redonnant vie à une Europe ankylosée. Au-delà des avancées obtenues, il a apporté un style nouveau ? parfois brouillon, souvent pragmatique ? à une Europe qui avait perdu depuis longtemps sa capacité de réaction, et, logiquement, le bilan de la PFUE a été salué unanimement comme un succès. En témoigne la première place obtenue en décembre 2008 par Nicolas Sarkozy dans le palmarès Euro-« Tribune », jugeant l'action des 27 dirigeants de l'Union européenne. Cinq mois plus tard, le souffle de Bruxelles est retombé, sous l'effet de l'inactivité d'une Commission en fin de mandat et de l'indigence de la présidence tchèque de l'Union européenne.Quand à la France, après avoir un temps espérer poursuivre son hyperactivisme européen, elle s'est ? provisoirement ? ? détournée de Bruxelles ou de Prague, comme en témoigne la moindre assiduité de ses ministres aux réunions des Vingt-Sept. Alors, après la PFUE, retour à la case départ ? La semaine dernière, Nicolas Sarkozy, en visite en Espagne, a pourtant redit son souhait d'instaurer une véritable gouvernance économique européenne.Éric Chol
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