Seuls les proches de Berlusconi menacent sa forte popularité

Ni la profonde crise économique ni l'opposition n'entament la forte popularité de Silvio Berlusconi en Italie. À un mois des élections européennes, le président du Conseil italien et son parti, le Peuple de la liberté, caracolent en tête des sondages. Selon une enquête de l'institut Demopolis, le PDL obtiendrait 41 % des suffrages aux élections du 7 juin prochain, soit près de 4 points de plus que son score lors des législatives remportées il y a un an ! Il est vrai que l'enquête a été réalisée il y a une semaine, soit avant que n'éclate la « bombe » lancée par son épouse, Veronica, avec sa demande de divorce. Hier, alors que la presse italienne faisait ses choux gras sur la brouille du couple Berlusconi, le chef du gouvernement a exprimé ses doutes sur la possibilité d'une réconciliation, et demandé à sa femme de s'excuser publiquement. En attendant de pouvoir mesurer les éventuels effets politiques de ses déboires conjugaux, le président du Conseil peut se réjouir du niveau élevé de sa courbe de popularité. Vendredi dernier, Il Cavaliere la qualifiait même de « record absolu », dont pas même le nouveau président américain, Barack Obama, ne peut se targuer.omniprésenceLe principal parti d'opposition, le Parti démocrate (centre gauche), n'est, quant à lui, crédité que d'à peine 26 % des intentions de vote, contre 33,2 % obtenus en avril 2008.Ce crédit accordé au chef du gouvernement italien et son parti tient bien évidemment à son omniprésence et son action lors du tremblement de terre dans les Abruzzes : 48 % des Italiens estiment que Silvio Berlusconi a gagné en confiance chez les électeurs. Il Cavaliere cherche d'ailleurs à faire perdurer cette atmosphère d'unité et de solidarité nationales, dont il est le principal bénéficiaire politiquement. Il a notamment participé aux commémorations de la fête nationale de la Libération, le 25 avril, une première pour lui depuis son entrée en politique au début des années 1990. Les affres de la crise économique ne viennent pas non plus contrecarrer ce pic de popularité. Pourtant, le gouvernement vient officiellement d'annoncer que l'économie chuterait deux fois plus que prévu en 2009. Et, pour l'an prochain, sa prévision de reprise est pour le moins basse : + 0,3 %. La hausse attendue du chômage, passant de 6,7 % en 2008 à 8,6 % dès cette année, ne s'est pour le moment pas traduite par un mécontentement à l'encontre de Silvio Berlusconi. Pourtant, les électeurs pourraient reprocher au Cavaliere de ne pas avoir réagi à la crise avec de vigoureux plans de relance : le dernier paquet de mesures anticrise ne fait que redistribuer des fonds prévus, grevant les comptes publics de seulement 20 millions (!) d'euros jusqu'en 2011.Dans ce contexte, seuls les proches de Silvio Berlusconi minent sa popularité. Ses alliés de gouvernement, la Ligue du Nord, menacent ouvertement de faire tomber la coalition si Il Cavaliere acquiesce à un nouveau système électoral qui leur est défavorable. Quant à son épouse, « c'est la troisième fois qu'elle me fait le coup en pleine campagne électorale. C'est trop », a estimé hier Silvio Berlusconi dans le journal « Corriere della Sera ».
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