Les salariés de Fortis espèrent un nouveau mode de management

fusionDepuis deux semaines, Bruxelles est un peu moins rouge et un peu plus verte. Cela n'a rien à voir avec un changement de majorité politique mais plutôt avec le nouvel actionnaire de Fortis Banque. Quinze jours ne s'étaient pas écoulés depuis l'assemblée générale du 28 avril que le « rebranding » de la banque belge commençait. Une à une les enseignes aux carrés rouges Fortis des 1.050 agences belges sont décrochées. Au point que le paysage urbain du pays en est changé. « Nous avons été surpris de la rapidité avec laquelle le logo BNP Paribas et la couleur verte sont venus se mêler à nos propres couleurs. J'y vois pour ma part une preuve d'efficacit頻, explique Guy Bourgeois, représentant des cadres de Fortis Banque. « Mieux vaut faire vite ce genre de choses », estime pour sa part un dirigeant de la banque. « La priorité des priorités, c'est que le client voie que quelque chose change sans en être pour autant perturbé. L'organigramme et les systèmes d'information arrivent juste après. »Si l'identité visuelle n'est déjà plus la même, l'intégration des structures, elle, durera au bas mot deux ans. Les 61 groupes de travail mis en place dans la foulée de l'AG « souquent ferme », note Guy Bourgeois. À raison de 8 à 10 personnes par groupe dont la moitié de Français, cela fait plus de 200 collaborateurs de BNP Paribas qui arpentent les couloirs de la banque belge. L'exercice doit s'achever mi-juillet.changement de cultureParadoxalement, on s'attend dans le groupe à un relâchement de la pression centralisatrice. « Fortis était très intégrée. J'ai l'impression que BNP Paribas n'a pas cette culture et penche plutôt pour l'autonomie et la responsabilité locale. En Pologne, par exemple, à un moment donné, on ne savait plus qui dirigeait la filiale Fortis, le siège à Bruxelles ou le patron local », explique-t-on au siège. Le plan stratégique, assorti d'un nouvel organigramme, sera présenté à l'automne par le nouveau président du comité de direction, Jean-Laurent Bonnafé.Une inquiétude plane toujours sur les conséquences sociales du rachat. Hier, le quotidien « Le Soir », citant des sources internes, parlait d'une « hémorragie » avec la perte de 900 emplois depuis début 2009. Il évoque 350 pertes d'emploi dans les salles de marché et 400 dans le détail notamment en Allemagne. Les opposants au rachat de Fortis agitaient le chiffre de 5.000 suppressions d'emplois par le nouvel actionnaire. « Nous n'avons jamais donné de chiffre », insiste une porte-parole de BNP Paribas à Paris, précisant : « Nous avons toujours dit que nous gérions la situation en privilégiant les départs naturels comme nous l'avons fait chez BNL. » Guy Bourgeois s'attend toutefois à des « mesures supplémentaires dans certains domaines comme l'international et la salle des marchés ». Florence Autret, à BruxellesUne inquiétude plane toujours sur les conséquences sociales du rachat.
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