Pékin met Paris sous pression sur le Tibet

Pékin ne décolère pas. Hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao, a lancé un nouvel avertissement à l'attention de Paris?: « C'est seulement s'il y a de bonnes relations bilatérales que nous pouvons créer une bonne atmosphère pour nos relations commerciales. » Or, ces « bonnes relations » pourraient être perturbées par le projet de Nicolas Sarkozy de rencontrer samedi le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain en exil. Les maîtres du régime de Chine populaire, qui entretiennent l'idée que le Tibet fait partie de la Chine, perçoivent cette rencontre, prévue à Gdansk, comme une atteinte à l'intégrité de leur territoire.Un premier coup de semonce a été donné la semaine dernière avec l'annulation du sommet Europe-Chine. Le motif invoqué concernait déjà la rencontre prévue entre le dalaï-lama et le président français. Qui plus est, le fait que Paris, qui assure la présidence européenne, ait omis de communiquer en priorité à Pékin ce projet de rendez-vous, n'a pu que contrarier les plus hautes autorités pékinoises. Est-ce que pour autant cet oubli explique la fermeté chinoise à l'égard de la France, alors que la rencontre au printemps dernier de Gordon Brown avec le dalaï-lama n'a pas provoqué de réactions aussi vives?? Venant après le problématique passage de la flamme olympique à Paris, ce nouvel épisode ne pouvait qu'exaspérer Pékin. En avril, le distributeur Carrefour avait été la cible de manifestations antifrançaises sur fond de campagne Internet appelant à boycotter les produits hexagonaux. Il y a quelques jours, un forum sur le site gouvernemental china.com a publié une pétition condamnant Nicolas Sarkozy, signée 82.000 fois. Sur le portail Huanqiu.com, les commentaires antifrançais pullulent.Du côté de Paris, on affiche le plus grand calme. « Jusqu'à present, nous n'avons encouru le boycot d'aucun produit », estmait-on hier à Paris. Même sérénité de la part des représentants des sociétés tricolores en Chine. La semaine dernière, le directeur des hypermarchés Carrefour a inauguré deux nouveaux magasins sur place. De même, Airbus se dit convaincu de signer prochainement un accord de plusieurs milliards de dollars avec la Chine. « Ce n'est qu'une crise de plus. Il existe des craintes [de représailles commerciales] comme à chaque pression politique, mais aucune conséquence concrète sur le cours des affaires, tout au plus certains contrats mineurs seront différés », estime un homme d'affaires français.Amer, un analyste souligne pourtant que « la France n'a pour l'instant rien gagné économiquement aux prétendument excellentes relations politiques avec la Chine. Surtout les deux plus importants scandales de ces deux dernières années en Chine concernent deux entreprises françaises, Schneider qui a été condamné à verser des centaines de millions par une cour de justice locale et Danone encore en procès avec son associ頻.++BSD++ NePas supprimer n signature++BSF++
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