Les médecins font de la résistance

Les négociations entre les médecins et l'assurance-maladie ont, à partir de 2005, permis de réaliser des économies grâce à l'instauration d'une « maîtrise médicalisée » (baisse des prescriptions et revalorisation des honoraires en contrepartie). De nouvelles discussions, qui auraient dû aboutir à l'encadrement d'une partie des dépassements d'honoraires et à une meilleure répartition des médecins sur le territoire, sont en panne depuis 2007. Les relations entre les différents acteurs du jeu conventionnel se sont en effet crispées. « On peut dire qu'il y a d'un côté un front assurance-maladie et CSMF [premier syndicat de médecins libéraux, Ndlr] ; et de l'autre, un rapprochement entre le ministère de la Santé et le premier syndicat de généralistes, MG France [réputé à gauche, Ndlr] », résume un observateur. Quelles sont les raisons de ce blocage ? « La CSMF a toujours adopté des positions assez dures. Elle s'oppose à toute tentative de régulation de la profession, analyse-t-on en haut lieu. Mais le tandem avec l'assurance-maladie a bien fonctionné et permis de construire le parcours de soins autour du médecin traitant. » « Le monde médical change, il rajeunit, se féminise. Une différence générationnelle qu'on ne perçoit pas à la CSMF », ajoute un des protagonistes.Le président de la CSMF, Michel Chassang, n'hésite pas à évoquer « un divorce » avec les positions du ministère de la Santé et dénonce « l'évolution délétère du système de sant頻. Pour MG France, si la négociation avec l'assurance- maladie est au point mort, c'est qu'« il n'y a aucune marge de man?uvre ». La hausse du tarif de la consultation des médecins généralistes à 23 euros, qui est depuis plusieurs années dans la balance, est aujourd'hui compromise par la crise.Signe d'ouverture, Roselyne Bachelot a rappelé jeudi que cette augmentation avait été provisionnée et qu'elle serait accordée si la négociation conventionnelle aboutissait « en termes d'accès financier et géographique aux soins ». La CSMF s'en félicite, et le prochain conseil de l'assurance- maladie devrait relancer les négociations. Toutefois, la perspective des élections professionnelles chez les médecins l'an prochain risque de radicaliser les positions. Véronique Chocron af
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