Les résultats trimestriels s'annoncent encore plus catastrophiques qu'attendu

Alors que les marchés d'actions ont, dans l'ensemble, repris des couleurs sur le mois de mars, avril pourrait bien se caractériser par un retour de bâton. Tendance en grande partie dictée par la publication des résultats du premier trimestre 2009. Or, les chiffres s'annoncent d'ores et déjà catastrophiques.En apparence rien de surprenant, au vu de la conjoncture mondiale actuelle. Mais le phénomène va être amplifé par un « effet de base » particulièrement important, prompt à refroidir des investisseurs déjà frileux. Car l'accentuation de la crise en septembre dernier a eu pour conséquence d'occulter un premier semestre et surtout un premier trimestre 2008 très porteur pour certaines industries qui sont, un an plus tard, frappées de plein fouet par le ralentissement économique. « Les secteurs les moins bien lotis sur le premier trimestre 2009 seront ceux dont l'activité est corrélée au prix des matières premières. Car ils avaient profité l'an dernier d'une forte hausse de ces prix et enregistré des bénéfices trimestriels importants, voire historiques. Parmi ces secteurs, celui des produits de base, de l'énergie et des utilitaires, mais aussi de la chimie », estime en ce sens Pierre Sabatier, président et directeur de la stratégie de PrimeView. l'europe moins touchéeAinsi, après un bénéfice trimestriel de 1,58 milliard l'an dernier, ArcelorMittal devrait afficher sur les trois premiers mois de l'année une perte de plus de 300 millions d'euros, selon les estimations de Factset. Dans le même sens, celles-ci font ressortir une baisse de 44 % des bénéfices attendus de Total. Mais ces secteurs ne sont pas les seuls concernés. D'autres comme l'automobile qui n'était pas encore sinistrée ou le secteur bancaire qui n'avait pas encore sombré, devraient afficher des résultats en chute libre. En l'absence de résultats trimestriels, ces effets devraient toutefois davantage se faire sentir sur les semestriels des constructeurs. Les grandes banques françaises devraient, quant à elles, afficher des résultats en repli de 42 % à 51 % selon les estimations Factset.Reste que le phénomène des trimestriels est beaucoup moins marqué en Europe, où contrairement aux États-Unis, les entreprises publient plutôt tous les six mois. Il n'empêche. Il devrait toutefois toucher l'ensemble des marchés actions, compte tenu de l'impact des annonces américaines sur la finance mondiale.D'autant plus qu'au-delà d'un effet de base fortement défavorable, les résultats devraient aussi refléter une aggravation de la situation économique par rapport à un quatrième trimestre déjà catastrophique. « Après les flots de bonnes nouvelles macroéconomiques provenant pour l'essentiel des annonces sporadiques de soutien et de relance des économies mondiales, il faut s'attendre d'ici deux à trois semaines à un reflux des marchés sous le coup des mauvais chiffres trimestriels », conclut Pierre Sabatier. Une fois encore, l'importance du repli dépendra de la faculté des analystes à avoir anticipé l'ampleur de ce ralentissement trimestriel. Gaël Vaut
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