Les entreprises se refinancent plus facilement que prévu

Sans nul doute, la dissipation des risques d'illiquidité qui pesaient au début de l'année sur les entreprises et leur cours de Bourse participe pleinement aujourd'hui à l'embellie des marchés. Que ce soit par le biais d'augmentations de capital, d'émissions obligataires ou de convertibles, les entreprises se sont attelées à résoudre leurs problèmes de financement en levant à tour de bras des fonds sur les marchés. En tout, depuis janvier, les 40 sociétés du CAC (hors financières) ont ainsi levé près de 42 milliards d'euros. Avec 32,46 milliards d'euros d'émissions réalisées par les entreprises du CAC (hors financières), c'est le marché obligataire qui emporte la majorité des suffrages, selon les chiffres de la Société Généralecute; Générale. Un montant bien supérieur aux 6,26 milliards d'euros levés via des augmentations de capital classiques et les 3,2 milliards via l'émission de convertibles.Le plébiscite de l'obligataire se confirme d'ailleurs de jour en jour si l'on en croit l'émission de 3 milliards d'euros que préparerait Sanofi-Aventis. Dans l'ensemble, « le refinancement des entreprises sur ce marché a d'abord été dopé par la volonté d'augmenter la proportion de leur dette non bancaire après la faillite de Lehman en septembre. Ensuite, la prudence les a incités à refinancer par anticipation leurs échéances afin d'avoir une visibilité de 12 à 18 mois contre 6 mois en temps normal. S'est engagée, par ailleurs, une course contre le rating pour certains émetteurs où la logique était de lever des fonds avant de subir des dégradations de notations trop importantes », explique Félix Orsini, responsable de l'origination dette entreprises françaises à la Société Généralecute; Générale. Comme en témoignent les sur-soucriptions de certaines opérations, celles-ci n'ont pas manqué de recontrer un franc succès auprès des investisseurs. Félix Orsini souligne que cette offre a, par ailleurs, été facilitée par des taux d'intérêts très bas, permettant de compenser en partie la forte hausse des marges de crédit. En outre, ce dernier ajoute que « les rendements des obligations d'entreprise restent aujourd'hui particulièrement intéressants au regard de la volatilité des marchés d'actions et des obligations d'État qui sont à des taux historiquement bas ».Bien que de taille souvent moins importante, les augmentations de capital et les émissions d'obligations convertibles ne sont pas en reste. Loin des rumeurs d'opérations à prix bradé, celles-ci se sont révélées plus faciles à réaliser que prévu. En tout, 65 milliards d'euros ont été levés depuis le début de l'année en Europe, selon la Deutsche Bank. « Nous estimons que le montant sur 2009 pourrait s'inscrire dans une fourchette de 250 à 300 milliards d'euros, soit un niveau comparable à 2007 où 263 milliards d'euros avaient été levés en Europe » explique Laurent Capes, responsable du marché primaire actions chez Deutsche Bank. Dans le cas des entreprises françaises, « avec des droits préférentiels de souscription et des décotes significatives, les augmentations de capital récentes se sont révélées être attractives pour les investisseurs. Par ailleurs, dans le cas des émissions d'obligations convertibles en actions ArcelorMittal ou Unibail, certaines clauses permettaient de limiter l'effet dilutif des opérations » explique Laurent Morel, responsable Equity Capital Markets. Pour ce dernier, la prochaine étape consistera à valider l'accessibilité de ces marchés aux « small et mid caps » et de voir comment ces transactions seront accueillies par les investisseurs. n
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