Le Mexique tente de surmonter la grippe

À Mexico, c'est le soulagement : après une semaine de paralysie, la ville devrait retrouver un peu de son dynamisme coutumier grâce à la réouverture prévue aujourd'hui des commerces, des écoles et des restaurants. La crise provoquée par l'épidémie de la grippe porcine n'est cependant pas achevée puisque les cinémas et les discothèques doivent garder leurs portes closes tandis que les précautions sanitaires restent d'actualité. S'il est encore trop tôt pour tirer un bilan économique définitif de la catastrophe, celui-ci risque de peser sur un pays déjà fragilisé par la récession. Le tourisme pourrait perdre jusqu'à 43 % de ses recettes en 2009, suite aux annulations de séjour allant jusqu'à 70 % dans la péninsule du Yucatan au sud du pays. La filière porcine est également menacée. plan de 54 milliards d'eurosLa fermeture obligatoire des lieux publics à Mexico a entraîné un manque à gagner quotidien de 100 millions de dollars pendant sept jours. Au total, pronostique le gouvernement, la facture pourrait s'élever à 2,3 milliards de dollars pour les deux semaines de crise. Le président Calderon a déjà proposé lundi soir des mesures de relance. En janvier, le gouvernement fédéral avait annoncé un plan de 54 milliards de dollars pour lutter contre les effets de la récession. S'y ajouteront 1,3 milliard de dollars répartis entre une aide aux éleveurs de porcs, une enveloppe pour les compagnies aériennes et des compensations aux entreprises du secteur touristique qui feront également l'objet de réductions d'impôts. Reste l'impact politique de la catastrophe. La propagation rapide du virus et le nombre élevé de morts ? notamment en comparaison avec les autres pays touchés, où un seul décès a été enregistré ? ont montré les déficiences du système de santé mexicain. Plusieurs malades sont en effet décédés, faute d'avoir pu être admis dans un hôpital. Dans ces conditions, la tentative du gouvernement de banaliser la grippe depuis le week-end dernier, le ministre de la Santé n'ayant pas hésité à déclarer que le pic de l'épidémie était franchi, malgré le dépistage hier de 64 nouveaux cas confirmés, a dû mal à passer auprès d'une population encore traumatisée. Claire Fallou
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