Intel investit à contre-cycle face au repli du marché

Si Intel conçoit que la crise peut limiter ses ventes et ses profits, il n'est pas question pour la société de réduire son plan d'investissement. « Pendant l'explosion de la bulle Internet, Craig Barrett, PDG de l'époque, avait maintenu nos projets d'investissement, explique Sean Maloney, le responsable mondial des ventes et du marketing de la société. Beaucoup d'analystes lui ont donné tort et l'ont même quasiment traité d'idiot. Rétrospectivement, on s'est aperçu que nous aurions dû investir encore plus pendant le repli du marché. » nouvelles générationsEn 2001, Intel avait investi 7,3 milliards de dollars dans de nouvelles usines et de nouvelles machines. Auxquels il faut ajouter les 3,8 milliards de dollars alloués à la recherche. L'année dernière, les investissements ont représenté un total de 5 milliards de dollars, la recherche un total de 5,8 milliards. Pas question donc de diminution, même si les signaux de ralentissement s'accumulent dans les pays émergents et dans les pays développés. « Nous possédons 16 milliards de dollars de cash et nous devons gérer le passage aux nouvelles générations de circuits plus petits (45 puis 32 nanomètres) et moins consommateurs en énergie, assure Sean Maloney. Nous avons besoin de ces usines et nous investirons toujours à contre-cycle ».Entré chez Intel en 1982, Sean Maloney a traversé d'autres crises dans cette entreprise, comme le bug du microprocesseur Pentium en 1994 ou la formidable contraction du marché dix ans plus tôt. « À un moment, nous perdions un million de dollars par jour et nous jouions notre survie, se souvient Sean Maloney. IBM a dû participer à une augmentation de capital pour nous tirer d'affaire. » Et au printemps 1986, Andy Grove, patron d'Intel de l'époque, avait fait une tournée mondiale pour rassurer ses clients. « Tous les jours, je regarde ma position cash à la banque, devait déclarer Andy Grove à ?La Tribune? en brandissant un communiqué bancaire. Tous les jours. » Cette première grande crise de l'histoire d'Intel « nous a aguerris et nous a préparés à la bataille contre les spécialistes japonais des processeurs », affirme Sean Maloney. Chez Intel, celui qui a gravi tous les échelons pour devenir bras droit du directeur général, Paul Otellini a aussi vécu les heures de gloire, comme le lancement de la plate-forme Centrino pour les micro-ordinateurs portables ou la campagne de marketing « Intel Inside ».études marketingAujourd'hui, les défis et les futures batailles d'Intel ne sont plus seulement technologiques. « Nous avons bien anticipé le virage du PC portable, note Sean Maloney. Cependant, l'acheteur n'est plus un cadre nomade avec des besoins spécifiques, mais un consommateur. » Avec parfois des surprises. « Pour l'achat d'un portable pour la maison, l'épouse a souvent, sinon toujours, le dernier mot », souligne Sean Maloney. Ainsi, une partie des investissements d'Intel servira à financer des études marketing. Comme pour les téléphones, le PC portable est l'image d'un style de vie. Et Intel se doit d'en tenir compte. Pascal Boulard10,8 milliards de dollarsC'est le montant des investissements d'Intel en 2007.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.