Une mondialisation régulée

Les travailleurs américains d'abord?! La politique commerciale de Barack Obama se distingue radicalement de celle libre-échangiste de Bill Clinton. « Il est temps de rendre l'espoir aux oubliés de la mondialisation », avait lancé le candidat démocrate le 24 juillet à Berlin. Il a promis de renégocier le traité de libre-échange nord américain (Alena), et ne semble pas être pressé pour conclure le cycle de Doha embourbé dans des querelles agricoles. De fait, Barack Obama soulève la question de la perte d'emplois aux Etats-Unis en raison de la mondialisation. Durant la campagne, il a dénoncé les grandes entreprises américaines qui ont délocalisé leurs productions à l'étranger afin de réduire leurs coûts du travail et d'accroître leurs profits. Au passage, il a proposé un taux d'imposition plus bas pour les sociétés américaines qui maintiendraient ou augmenteraient leur personnel aux Etats-Unis par rapport à leur personnel à l'étranger. De plus, il s'est engagé à supprimer les exemptions fiscales aux entreprises américaines qui délocalisent. la recette Warren BuffetOn sait que Warren Buffett conseille Barack Obama. Certes, le milliardaire iconoclaste américain ne siégera probablement pas dans l'administration démocrate, mais sa proposition pour « réguler » le commerce extérieur américain et le faire revenir à l'équilibre ressuscite les vieux démons protectionnistes. La recette Buffett est simple : les exportateurs américains recevraient des certificats d'importation de la valeur en dollars de leurs exportations. Ces certificats seraient vendus sur un marché aux importateurs, qui pourraient importer des biens pour les mêmes quantités en dollars de ces certificats. De cette façon, les importations ne pourraient pas excéder les exportations. À ses détracteurs qui l'accusent de « tuer » le libre-échange, Warren Buffett répond que le déséquilibre commercial américain a atteint un niveau tel qu'il dépasse les limites de la théorie du libre-échange.En tout cas, le programme du couple Obama-Biden insiste sur le commerce « équitable », et demande que tous les traités de libre-échange contiennent des garanties sur les conditions de travail et l'environnement. À propos des négociations de l'Organisation mondiale du commerce, il dénonce les subventions qui faussent la concurrence, notamment au désavantage des exportateurs américains.MARC DEGER
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