Faire repartir l'économie américaine

« L'économie mondiale ne peut pas se redresser si l'économie américaine ne sort pas de la crise. » Ce constat est partagé par les économistes du monde entier. Il y a donc urgence, outre-Atlantique, à stimuler l'activité pour des raisons internes, mais aussi externes. Et Barack Obama semble prêt à agir. Il pourrait saisir l'occasion qui s'offre à lui, face à un Congrès « canard boiteux », autrement dit, une assemblée qui voit certains de ses membres partir, d'autres renouvelés et d'autres élus, mais pas encore en poste, pour faire passer un premier paquet en ce sens, en s'appuyant sur un premier texte adopté à la Chambre en faveur de nouvelles dépenses d'infrastructures. « Et si George Bush a indiqué qu'il s'opposerait à certains éléments de ce texte, il ne veut sans doute pas passer dans l'histoire comme le président qui aura refusé un coup de pouce à une économie quasiment en récession », relève Gary Burtless, économiste à la Brookings Institution, à Washington. aides aux étatsAinsi, un premier ensemble de mesures pourrait être adopté dans la deuxième quinzaine de novembre. « Au-delà des dépenses d'infrastructures, il apporterait une aide aux États ? ces derniers n'ayant pour le moment d'autre solution que de réduire les prestations sociales et d'augmenter la pression fiscale pour faire face à la crise ? et étendrait les crédits d'impôt consentis aux entreprises en 2003, lesquels doivent expirer à la fin de cette année », précise Mark Zandi, chef économiste à Moody'sEconomy.com. Mais ce dernier estime que si ce premier train de mesures pourrait effectivement contribuer à éteindre l'incendie, elles ne suffiront pas à relancer l'activité. Ce spécialiste envisage donc, de même que Bruce Kassman, chef économiste chez JP Morgan à New York, une deuxième vague de stimulation, une fois le nouveau Congrès installé, début 2009. Le nouveau programme inclurait des promesses faites par le candidat Barack Obama durant sa campagne ? à savoir des réductions d'impôts pour les ménages ayant des revenus en deçà de 250.000 dollars par an. « Si l'on additionne toutes les mesures, on atteint un chiffre de l'ordre de 300 milliards de dollars, soit 2 % du PIB », estime Mark Zandi. Bruce Kassman table plutôt sur 200 milliards. « Les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de relancer leur économie », ajoute-t-il. Si l'Allemagne et le Japon ont déjà agi en ce sens, il regrette que la zone euro soit si timide, et espère une initiative rapide sur les taux d'intérêt de la part de la Banque centrale européenne. Pour l'heure, les mesures prises à travers le monde correspondent à environ 1 % du PIB global. De quoi éviter une récession mondiale?? Pas vraiment. L'économie américaine devrait rester en panne jusqu'au printemps de l'an prochain, pour repartir ensuite et enregistrer une croissance de l'ordre de 2,5 % au troisième trimestre, selon JP Morgan. L'Europe pourrait en profiter à ce moment-là pour, elle aussi, repartir, mais avec une croissance limitée à 1 %?Lysiane J. Baudu
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