Les dossiers retenus pour le prix de l'Innovation dans la catégorie « investisseurs particuliers » reflètent bien les préoccupations actuelles des épargnants. Deux d'entre eux cherchent à protéger le particulier contre les soubresauts des marchés. Quant au troisième, il mise sur l'investissement socialement responsable.Développé par Crédit Agricole Asset Management (Caam), ce fonds constitue une réponse aux 82 % de Français qui privilégient la sécurité d'un placement à sa rentabilité (baromètre CSA 2008). Il est particulièrement approprié pour les épargnants qui disposent d'une poche de liquidités en attente d'investissement sur leur PEA. L'objectif est de rapporter légèrement plus que le taux du monétaire (dont la référence est l'Eonia). Mais les fonds monétaires n'étant pas éligibles au PEA, il fallait trouver une astuce : la performance des 75 % du portefeuille actions est échangée à l'aide d'un contrat contre une performance monétaire. Les 25 % restants ? et c'est ce qui constitue l'originalité de ce produit ? misent sur la volatilité des marchés actions, obligations et devises pour doper le rendement. Bien que classé par Morningstar dans la catégorie « monétaires dynamiques », ce fonds est bien moins risqué que ceux ayant investi dans les produits dérivés tant décriés. Lancé le 14 octobre 2008, Atout PEA Court Terme gagnait plus de 0,9 % début février, contre 0,8 % pour l'Eonia. Aucun frais d'entrée ni de sortie, frais de gestion annuels de 0,6 % maximum, faible prix de part, possibilité de vendre à tout moment? ce produit est très souple. La durée minimal conseillée est néanmoins de trois mois. Cette Sicav est conçue conjointement par Ideam, la filiale de Caam spécialisée dans l'investissement socialement responsable (ISR), Crédit Agricole Private Equity et le groupe d'agroalimentaire Danone. L'idée de ce produit : proposer au particulier de contribuer au développement d'entreprises à vocation sociale. Pour limiter les risques, 90 % des actifs de cette Sicav sont investis en fonds monétaires et en fonds obligataires. Une poche de 10 % maximum est consacrée à un FCPR (fonds commun de placement à risque) qui sélectionne des projets à vocation sociale. Plusieurs dossiers ont déjà été retenus depuis le lancement de la Sicav, le 23 juillet 2008, comme par exemple des microyaourteries au Bangladesh ou la mise en place d'un réseau de collecte de lait au Sénégal. Georges Pauget, directeur général de Crédit Agricole SA et Muhammad Yunus, Prix Nobel de la paix 2006, font partie du conseil d'administration du FCPR, qui est présidé par Franck Riboud, PDG de Danone. Les particuliers souhaitant investir dans cette Sicav peuvent choisir entre trois compartiments, selon leur horizon de placement. Le premier, à six mois, a pour objectif de réaliser le taux Eonia moins 0,2 %. Le second, Monétaire Responsable S2, veut atteindre l'Eonia. Enfin, le troisième, S3, se positionne sur deux ans et cherche à battre ce taux. À chaque fois, il faut ôter les frais de gestion, de 0,3 % au maximum. Les frais d'entrée, eux, atteignent 1 % au maximum. Ce produit est très accessible puisque la valeur de la part est de 50 euros environ et que l'achat minimal n'est que d'une part. Lancé par Harewood Asset Management, filiale de BNP Paribas, ce fonds d'actions françaises éligible au PEA est défensif. Il cherche à limiter le risque de perte en cas de chute des marchés et à profiter de la hausse dans le cas contraire. Objectif atteint jusqu'ici : la performance début février (pour la part B, destinée aux particuliers) depuis le lancement le 25 mars 2008 s'établissait à ? 13,15 %, contre ? 38,51 % pour son indice de référence, le CAC 40. En novembre, il était en hausse de 1,28 %, contre ? 5,80 % pour l'indice parisien. Pour réduire de 30 % la volatilité de cet indice, ce fonds adopte une stratégie de vente d'options couvertes : il s'agit d'associer une position d'achat sur le CAC 40 avec une vente d'options d'achat sur ce même indice. En septembre, ces options ont atteint des niveaux record, amortissant ainsi la chute des cours. Cette stratégie fonctionne bien lorsque le marché stagne ou augmente peu. En cas de hausse brutale, en revanche, le gain sera inférieur à celui du CAC 40. L'achat minimal (pour la part B) est d'une part, qui vaut actuellement environ 870 euros. Les frais d'entrée sont de 3 % et les frais de gestion de 2 % au maximum. Alexandre Phalippou

latribune.fr

19 Févr 2009, 1:33

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