Sarkozy lâche du lest sur l'évaluation des enseignants

« Le principe de l'évaluation des enseignants-chercheurs est incontournable, mais on peut discuter des modalités de cette évaluation. » Jeudi soir, lors de son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a visiblement voulu mettre de l'huile dans les rouages après une journée de défilés des enseignants du supérieur dans toute la France, et avant la manifestation nationale de mardi prochain.La rencontre prévue mercredi entre Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et l'ensemble des représentants de la communauté universitaire, à propos du décret réformant le statut des 57.000 enseignants-chercheurs, devrait donc s'engager dans un climat moins tendu.Sauf que l'ouverture annoncée par le président de la République pose au moins autant de problèmes qu'elle n'en résout. Jusqu'où, en effet, Valérie Pécresse peut-elle « discuter » des modalités d'évaluation sans remettre en cause la philosophie même de sa réforme de l'autonomie des universités engagées avec sa loi d'août 2007 ? Jusqu'à présent, les enseignants-chercheurs n'étaient véritablement évalués que lorsqu'ils demandaient une promotion. Le futur décret sur le statut, qui alimente leur grogne actuelle, prévoit une évaluation automatique tous les quatre ans.refus catégoriqueEn principe, c'est une structure nationale, le Conseil national des universités (CNU) qui sera compétent en la matière. Un autre décret devrait ensuite préciser dans les détails les modalités de cette évaluation. Il suffirait donc que les enseignants-chercheurs obtiennent à l'usure des critères flous et la multiplication des garanties pour que la future évaluation se transforme en promotion quasi automatique, comme aujourd'hui.Les enseignants-chercheurs ne sont pas les seuls concernés par l'évaluation. Arc-boutés sur leur indépendance, les professeurs titulaires de chaire, en particulier dans les matières juridiques, refusent d'être soumis à l'appréciation du président de leur université.Depuis plusieurs semaines, les mandarins font ainsi pression sur les élus UMP pour obtenir le maintien du statut quo. Nul doute qu'ils vont utiliser les propos du chef de l'État l'autre soir pour tenter d'obtenir satisfaction. P. C. Le futur décret qui alimente cette grogne prévoit une évaluation automatique tous les quatre ans.
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