Inquiétude des investisseurs français en Algérie

En Algérie, les milieux d'affaires français sont inquiets. La raison ? Le durcissement des conditions d'investissement étranger entamé fin 2008 par le président Abdelaziz Bouteflika dont la réélection jeudi pour un troisième mandat ne fait aucun doute. Le gouvernement oblige les entreprises étrangères importatrices à ouvrir leur capital à hauteur de 30 % aux Algériens. Renault et Peugeot sont concernés. Autre mesure : l'Algérie a décidé de garder la majorité du capital (51 %) dans tous les projets d'investissements impliquant des étrangers. La Banque d'Algérie a, de son côté, durci davantage les conditions de transfert de devises pour les importateurs. Ces mesures sont destinées à réduire les importations et le transfert des dividendes par les groupes étrangers. Même s'ils ne contestent pas le fond, les patrons français reprochent aux Algériens le flou de ces mesures, le manque de communication et la brutalité avec laquelle elles ont été prises. « Nous attendons des éclairages de la part du prochain gouvernement après la présidentielle », explique le directeur d'une filiale d'un groupe français.gel des projetsRésultat : de nombreux étrangers ont gelé leurs projets en Algérie. « Les étrangers comprennent parfaitement la décision du gouvernement de réduire les importations », affirme le directeur général de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), Jean-François Heugas. « Mais il faudrait assurer les conditions de rentabilité de la production locale, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui », ajoute-t-il. Les patrons français ne sont pas au bout de leur peine, comme en témoignent les difficultés que rencontrent Axa et AGF dans leur installation en Algérie. Les deux assureurs, qui ont déposé début 2009 des dossiers d'ouverture de filiales en Algérie, espèrent obtenir une dérogation pour pouvoir créer des sociétés contrôlées à 100 % par la maison mère. Mais le gouvernement algérien, soumis à des pressions des assureurs locaux, n'a toujours pas répondu à cette demande. Plus généralement, des informations non confirmées officiellement font état de la volonté du gouvernement d'obliger toutes les entreprises étrangères basées en Algérie et détenues à 100 % par leur maison mère à ouvrir leur capital à des Algériens. Ali Id
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