Pittsburgh, le sommet de la dernière chance pour un accord

Rarement sommet international aura été attendu avec autant d'impatience par la corporation des banquiers français. La réunion des dirigeants des pays membres du G20 le 20 septembre à Pittsburgh apparaît d'ores et déjà comme celle de la dernière chance pour aboutir à un accord mondial sur la rémunération des banquiers. Dans ce domaine, la loi du marché a rapidement repris ses droits : en quelques mois, les milliards d'aides publiques accordés aux banques ont fait place aux milliards provisionnés par les mêmes établissements afin de rémunérer leurs meilleurs traders. Bonus mirifiques, parfois garantis sur plusieurs années : le mercato des « golden boys » bat son plein au mépris des grands principes énoncés en avril dernier lors de la précédente réunion du G20 à Londres. le bon élèveMais si les banques françaises et la fédération qui les représente, la FBF, attendent beaucoup de la rencontre de septembre, c'est qu'elles estiment être sur ce sujet le bon élève de la classe, en passe de devenir le dindon de la farce. N'en déplaise à ceux qui les critiquent aujourd'hui. Les établissements français ont adopté au début de l'année un code sur les rémunérations variables fondé sur la prise en compte du risque. À Paris, fini les bonus garantis, ou fixés en fonction des seuls chiffres d'affaires à court terme. Pendant ce temps-là, de l'autre coté de la Manche, le patron de BarCap, le pôle banque d'investissement de Barclays, ne cache pas qu'il compte dans son équipe une « poignée » de traders dotés de bonus garantis sur plusieurs années. Et cela au mépris même des recommandations officielles du régulateur britannique. Le simple jeu de la concurrence risque de vider progressivement la place de Paris de ses talents, argumentent les patrons de banque, car on ne peut pas empêcher que certains financiers gagnent beaucoup d'argent, Du G20 de Pittsburgh, Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), n'attend pas une loi internationale mais au minimum « un accord sur un socle de principes communs ». La balle est dans le camp de Washington et Londres, qui donnent le « la » en matière de pratiques financières. Faute d'entente, et au vu des pratiques actuelles, la France ne restera pas longtemps hors du mercato. « Au G20 de Pittsburgh, ça passe ou ça casse », commentait récemment un banquier français. M. M. La balle est dans le camp de Washington et Londres, qui donnent le « la » en matière de pratiques financières.
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