Traders, stars du foot, même combat

Le Real Madrid et la banque Barclay dans le même sac  ? John Varley, le patron de Barclays, pense que les banques peuvent être comparées au club qui a dépensé 250 millions d'euros cet été pour acheter huit joueurs : « Ce qui fait la différence entre les établissements financiers, c'est le talent de leurs employés. Nous [patrons de banque, Ndlr] sommes comme des dirigeants de club de football, nous devons recruter les meilleurs joueurs. Et nous devons donc les payer de façon appropriée. » Lundi dernier, lors de la présentation de ses résultats, la banque britannique a donc reconnu qu'elle continuait à offrir des « bonus garantis » à ses plus brillants banquiers. Cette pratique existe pour « indemniser » les salariés qui changent d'établissement en cours d'année, et renoncent donc à la prime que leur ancienne banque leur aurait versée. Bob Diamond, le ? très bien payé ? directeur de BarCap, la banque d'investissement de Barclays, a même embauché « une poignée » de traders avec des bonus garantis sur plusieurs années, ce qui va à l'encontre des recommandations officielles de la FSA, le régulateur britannique. L'Américain, qui a touché 26 millions de dollars net lors de la vente récente de BGI, la branche de gestion d'actifs, se justifie : « Est-ce que l'objectif est que nous laissions partir nos banquiers à la concurrence ? »pouvoir de négociationDu côté de HSBC, la même logique domine. « Nous devons garder nos talents », explique Michael Geoghegan, son directeur général. Il assure cependant ne pas pratiquer les bonus garantis, et se dit « déçu quand [il] voit les autres utiliser ces pratiques ». Comment expliquer que la pratique des bonus prospère, alors même que la City licencie plus qu'elle n'embauche ? En fait, les bons traders n'ont pas perdu leur pouvoir de négociation. Ce qui explique que Barclays, par exemple, qui a licencié 3.000 salariés, accepte de sortir son grand carnet de chèques lorsqu'elle recrute. La banque a embauché 2.000 personnes ces derniers mois afin de profiter au maximum de son acquisition des actifs américains de Lehman Brothers qui lui a permis de se renforcer sur les marchés actions. Enfin, HSBC et Barclays soulignent qu'elles n'ont pas eu de recours directs aux aides de l'État. Mais les critiques répliquent qu'elles ont bénéficié du soutien général au système financier. Éric Albert, à Londre
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.