Selon le Medef, les parachutes dorés ne s'ouvriront plus

La France va disposer du code de gouvernement d'entreprise le plus équilibré, efficace et éthique que l'on puisse trouver dans le monde occidental. " C'est en ces termes que, hier, Laurence Parisot a présenté les nouvelles recommandations du Medef en matière de rémunération des dirigeants d'entreprise. Rien de moins. Un travail réalisé en collaboration avec l'Association française des entreprises privées (Afep).Selon la présidente du Medef, c'est l'ensemble des entreprises du CAC 40 et du SBF 120 qui devront désormais se tenir à ce code. Une communication qui tombe à pic puisque Nicolas Sarkozy avait posé un ultimatum au patronat, lui demandant ses recommandations avant le Conseil des ministres de ce mardi. En vérité, gouvernement et Medef n'ont jamais vraiment été en guerre sur cette question. Laurence Parisot a vendu la mèche en déclarant que " le partage de vue est assez large entre le président et moi ".Le chef de l'État demandait que les dirigeants ne puissent pas prétendre à un parachute doré " lorsqu'ils ont commis des fautes ou mis leur entreprise en difficulté ". C'est exactement ce que prévoient les nouvelles recommandations patronales : " Il n'est pas souhaitable que les dirigeants dont l'entreprise est en situation d'échec, ou qui sont eux-mêmes en situation d'échec, la quittent avec des indemnités. " Bref, les parachutes dorés seront conditionnés à une obligation " de performance " définie par les conseils d'administration. Et, précision importante, " ces conditions de performance doivent être exigeantes et n'autoriser l'indemnisation d'un dirigeant qu'en cas de départ contraint et lié à un changement de contrôle ou de stratégie ". Dans ce cas, l'indemnité ne pourra excéder " deux ans de rémunération " tout compris (indemnités, retraite chapeau, etc.).ASSOCIER LES SALARIESLe mouvement patronal n'a toutefois fixé aucune limite en valeur à ce plafond. Autre réponse à la volonté présidentielle, le Medef veut encadrer les stock-options (et l'attribution d'actions de performance), en les soumettant à des conditions de performance et en obligeant les dirigeants à associer, d'une façon ou d'une autre (intéressement, participation, distribution d'actions, etc.) leurs salariés aux bénéfices des entreprises. Il en va de même pour les retraites supplémentaires qui doivent relever d'un régime collectif et ne pas être proposées aux seuls dirigeants.Le " code " recommande également l'interdiction du cumul entre le statut de dirigeant mandataire social et celui de salarié. Ces mesures s'appliqueront progressivement aux futurs dirigeants ou en cas de renouvellement de mandat. En outre, un conseil d'administration examinant une rémunération devra tout considérer : " La partie fixe, les bonus, les stock-options, les jetons de présence. " Les entreprises devront " appliquer ou s'expliquer ", a souligné Laurence Parisot. C'est-à-dire que si elles n'acceptent pas ces règles du jeu, elles devront " s'en expliquer devant le Medef et l'Afep, leurs actionnaires et le grand public ". Reste à attendre la réaction de Nicolas Sarkozy, qui devrait avoir lieu à l'issue du Conseil des ministres. Le chef de l'état renoncerait à un projet de loi.
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