L'interminable processus de ratification du traité de Lisbonne a fait un petit pas en avant. Le parti « noniste » Libertas n'aurait pas réussi à recueillir de siège en Irlande, à en croire des sondages sortis des urnes, et le « oui » au deuxième référendum prévu cet automne est désormais largement en tête avec 54 % d'intentions de vote, selon une enquête publiée hier, le « non » ne recueillant que 28 % et les indécis 18 %.Les premières estimations des résultats des élections irlandaises semblent indiquer que les citoyens font désormais une claire différence entre une sanction contre le gouvernement et l'opposition au traité de Lisbonne. Le parti au pouvoir, Fianna Fáil, a en effet essuyé une très lourde défaite hier, avec seulement 24 % des voix, contre 34 % au Fine Gael, le principal parti d'opposition. C'est d'ailleurs la première fois depuis 1932 que le Fianna Fáil n'est pas la première force politique irlandaise.Mais le Fine Gael soutient le traité de Lisbonne et ne menace pas le référendum. Inversement, Libertas, fondé et dirigé par l'homme d'affaires Declan Ganley, n'a pas réussi son pari. Si sa campagne en faveur du « non » lors du premier référendum a été un vrai succès, il n'a pas su s'imposer en tant que parti politique. Le leader n'aurait réuni que 10 % des voix, échouant même à décrocher un siège.La prudence reste de misePourquoi un tel retournement, seulement un an après le rejet du traité, à 53 % des voix ? La réponse se trouve dans la crise : en faisant partie de la zone euro, l'Irlande a évité une dévaluation et un scénario à l'islandaise. De plus, Dublin devrait obtenir, lors du prochain sommet européen, des clauses d'exception sur les impôts, l'avortement et le maintien d'un commissaire par pays. Mais les partisans du oui restent prudents. « Le traité de Lisbonne n'a pas été débattu lors de la campagne et il ne faut pas donner trop de poids aux sondages actuels », avertit Michael Gallagher, politologue au Trinity College. Éric Albert, à Londre

latribune.fr

19 Juin 2009, 1:38

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