L'UMP en tête, échec pour le PS

Deux ans après l'élection de Nicolas Sarkozy, l'UMP est sortie victorieuse des élections européennes, selon les estimations des instituts de sondage. Le parti présidentiel a obtenu plus de 28 % des suffrages. Loin devant le Parti socialiste, crédité de moins de 17 % des voix et qui s'enfonce dans la crise. Comme dans les principaux pays européens, le scrutin a été marqué par un fort taux d'abstention, à 59,52 %. Ce qui veut dire que le camp du chef de l'État a réussi à mobiliser son « noyau dur », une stratégie qu'il avait fixée dès le début de la campagne.une victoire relativePour Nicolas Sarkozy, qui traverse depuis plusieurs mois une période d'impopularité due à sa gestion de la crise économique, il s'agissait de sauver l'essentiel, à savoir la première place. Tous les responsables du parti se sont attachés hier à saluer une performance électorale « fantastique ». Le Premier ministre François Fillon a salué « le résultat de l'unité de la majorité et de la clarté de son projet pour l'Europe ». « Ceux qui appelaient au vote-sanction ont été sanctionnés », s'est réjoui Xavier Bertrand, secrétaire général du parti. Reste que l'UMP est en recul par rapport au score de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2007 (31 %), surtout avec une forte abstention. Même si l'euphorie était affichée hier, les résultats seront aussi analysés par les experts électoraux de l'UMP comme une victoire relative, un signal d'alerte avant les régionales de 2010, et surtout la présidentielle de 2012. Un cacique de l'UMP le soulignait en privé, les partis de l'opposition rassemblent autour de 70 % de l'électorat surpolitisé des européennes.La chance de Nicolas Sarkozy réside dans la dispersion de ces oppositions. Le Parti socialiste est l'un des deux grands vaincus du scrutin d'hier puisqu'il recule de 12 points par rapport aux européennes de 2004 et de 9 points par rapport à la présidentielle de 2007. Les blessures que le PS s'est lui-même infligées depuis la défaite de Ségolène Royal il y a deux ans, jusqu'au tragique congrès de Reims, ont découragé nombre de ses électeurs, qui se sont sans doute reportés massivement sur les listes Europe Écologie emmenées par Daniel Cohn-Bendit, qui talonnent le PS avec 16 % des voix, soit plus du double de 2004, sur le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet, crédité d'environ 6 % des voix, et sur le Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot, estimé à 5 %. Martine Aubry, première secrétaire fragilisée du PS, a dit « comprendre » et « partager » le message des Français et a promis une « profonde rénovation » de son parti.L'autre grand perdant est sans conteste le Modem, qui passe sous les 9 %. François Bayrou entendait faire du scrutin le marchepied de sa campagne présidentielle de 2012, en lançant notamment une OPA sur la gauche. Le dirigeant centriste a reconnu l'échec de sa stratégie purement antisarkozyste et son dérapage dans un débat télévisé avec Daniel Cohn-Bendit. HÉLÈNE FONTANAUD
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