L'Amérique latine mieux armée pour surmonter la crise financière

Pays émergentsFuite des capitaux, chute du prix des matières premières, crise de défiance? L'Amérique latine n'a bien sûr pas été épargnée par la tempête économico-financière des derniers mois. Néanmoins, tempère aujourd'hui un rapport de la Banque des règlements internationaux (BRI), « l'impact financier de la crise a été sur certains plans moins sévère qu'il ne l'avait été précédemment ». Selon les auteurs du rapport, certaines spécificités locales ont joué un rôle d'amortisseur. Cette fois, le continent a pu compter sur l'accumulation sans précédent d'actifs détenus à l'étranger qui, fin 2007, se montaient à 180 milliards de dollars, et sur leur rapatriement partiel l'an dernier au plus fort de la crise.En 2008, selon le rapport, les entrées nettes de capitaux ont atteint 53 milliards de dollars. Mais ce n'est pas tout. Le continent a également bénéficié de progrès réalisés dans le développement des marchés financiers de certains pays. Certes, rappelle l'étude, l'Amérique latine n'a pas échappé au gel des crédits internationaux. Et ce, dans la même proportion que ce qui avait été constaté lors des précédentes crises. Au quatrième trimestre, ces prêts ont chuté de 46 milliards de dollars, contre 56 dans la zone de l'Europe émergente et 160 en Asie et dans le Pacifique. Toutefois, et en dépit de cet assèchement, « les crédits enregistrés dans la région tendent à être de plus en plus financés localement et pourraient être plus stables que les crédits étrangers », constate le rapport.C'est le cas notamment au Mexique où les banques étrangères, très présentes, octroient des crédits sous forme de prêts locaux. D'autres améliorations ont également été enregistrées sur les marchés obligataires du continent. Les émissions ont nettement chuté, mais dans certains pays, en Colombie et au Chili par exemple, « les marchés de capitaux locaux ont, dans une certaine mesure, joué le rôle de ?roue de secours? en vue d'amortir la crise ». Réponses politiquesMême chose sur les devises, où en dépit des dévaluations sévères et de l'apparition de « nouvelles vulnérabilités », notamment au Brésil et au Mexique où des entreprises ont été conduites à la faillite après avoir spéculé sur le marché des dérivés, d'autres pays ont montré de belles résistances. Au Chili, par exemple, mais aussi en Colombie, pays dans lequel les sociétés ont été protégées par la loi leur interdisant ce type d'opérations spéculatives. Enfin, le rapport souligne l'importance des réponses politiques fortes mises en place dans la tourmente économique, indiquant que, dans plusieurs cas, elles ont même été préventives. M. B.
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