La crise immobilière pourrait se  durcir

Ceux qui avaient cru déceler, début avril, un petit rebond de l'immobilier risquent d'en être pour leurs frais. Car il ne s'agissait, d'après Alain Duffoux, président du Syndicat national des professionnels immobiliers, que d'un sursaut technique. « Si on peut parler d'un printemps du neuf, on est toujours en hiver pour l'ancien car on n'observe pas de reprise significative en volume », confirme dans sa dernière note de conjoncture le Conseil supérieur du notariat, qui regroupait au 1er janvier 8.822 offices. Les mêmes attendant une nouvelle chute de 25 % des transactions cette année pour tomber à 500.000 ? un chiffre proche des pires moments de la précédente crise immobilière.Le syndicat d'agents immobiliers Fnaim, qui a fait état d'une baisse de « 30 % » des transactions entre septembre 2008 et juillet 2009, craint que « le spectre d'une crise structurelle plus profonde dans l'ancien ne peut être écarté, si le rebond de l'activité n'a pas lieu dans les prochains mois ».Pourtant, les conditions financières pour réaliser un projet immobilier sont très favorables (voir ci-contre). « Le marché immobilier est un marché de besoins, où, lorsque les prix baissent, les clients augmentent leur pouvoir d'achat », rappelle Laurent Vimont, le PDG de Century 21, qui ajoute, en forme de boutade, que l'on peut toujours attendre une nouvelle baisse des prix mais que « l'on ne saura que la baisse est terminée que lorsque les prix auront commencé à remonter ».Mais l'environnement économique, très incertain, n'incite pas à s'engager sur quinze ou vingt ans. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a déclaré hier qu'il s'attendait à enregistrer 800.000 chômeurs de plus à la fin de l'année 2009.liquidations en cascadeLes professions immobilières ont elles-mêmes commencé à payer un lourd tribut à la crise. Sur les 11.000 agences membres de la Fnaim, 407 ont fermé leurs portes en 2008 et 365 autres ont été mise en redressement ou en liquidation judiciaire au premier semestre 2009. « Le chiffre d'affaires global de la maison notariale a baissé de 20 % », révèle Pierre Bazaille, président de l'Institut notarial de l'immobilier. « Près de 2.000 personnes ont déjà été licenciées dans les offices notariaux et on en attend plusieurs centaines d'autres d'ici à la fin de l'année », ajoute-t-il.Dans ce contexte, la Fnaim appelle à un soutien de l'État avec un doublement du prêt à taux zéro (PTZ) pour le logement ancien, comme pour le neuf, et une exonération temporaire, voire une réduction, des droits de mutation. Un v?u pieux. Car le PTZ dans l'ancien a, selon certains observateurs, favorisé la hausse des prix ? même s'il a la vertu de faciliter l'accession à la propriété. Quant à réduire les droits de mutation, on voit mal les collectivités locales, déjà confrontées à une chute de leurs recettes immobilières, y consentir. Pierre Bazaille appelle pour sa part « à une politique plus ample, plutôt qu'à des mesures ponctuelles » à travers la mise en place d'un véritable statut de propriétaire immobilier. Un remède incertain.
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