ALAIN DUFFOUXPrésident du Syndicat national des professionnels immobiliers.Comment évolue l'activité des adhérents du SNPI ? Notre enquête réalisée de mars à mai auprès de 540 agents immobiliers constate une baisse de 22 % du volume des transactions et un recul du chiffre d'affaires de 24 % par rapport à la même période de 2008. La dégradation de l'activité a été moindre que sur la période de décembre 2008-février 2009 où elle avait atteint 38 %. Mais le ralentissement reste très marqué.La reprise dont parlent certains réseaux n'a donc pas eu lieu ? Rien ne permet d'affirmer que la crise est derrière nous. Le rebond qui a eu lieu au deuxième trimestre est purement technique. Il est lié aux transactions obligées, consécutives par exemple à des mutations, au retour des banques sur le marché à travers les crédits-relais ou à l'engouement des particuliers qui ont préféré retirer certains avoirs de la Bourse pour les placer dans la pierre.Le marché pourrait-il à nouveau se bloquer ? On peut craindre d'être confronté à un marché en dents de scie. Le chômage risque de continuer à s'aggraver jusqu'à l'été prochain, ce qui ne manquera pas de bloquer les projets immobiliers de certains ménages. Les précédentes crises, en 1981 ou en 1991-1993, avaient été liées à des phénomènes de surchauffe propres à l'immobilier. La crise actuelle est complètement différente. Elle affecte tous les pays, toutes les professions, tous les métiers. C'est à la fois une crise économique et une crise de confiance.Rien ne permet d'affirmer que la crise est derrière nous.

latribune.fr

21 Juill 2009, 1:40

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