Bonduelle stimulé par la crise

Les conserves de légumes seraient-elles un îlot protégé dans ce monde en crise ? Les bons chiffres de Bonduelle (dont un résultat courant de 100,4 millions d'euros, supérieur au consensus des analystes) semblent l'indiquer. " Malgré le contexte, nous ne ralentissons aucun de nos projets ", se félicite le patron Christophe Bonduelle, représentant de la sixième génération de ce groupe familial. Certes, ses prévisions sont sages. L'héritier annonce un résultat identique à cette année pour l'exercice 2008-2009. Certes aussi, le cours de Bourse, en chute de 3,20 % aujourd'hui, rappelle que la défiance est de mise.Mais l'inventeur du petit pois-carottes semble plutôt mieux armé que d'autres dans ce contexte de baisse du pouvoir d'achat. Grâce à son portefeuille bien équilibré entre les marques nationales (57 %) et celles de distributeur (38 %), qui progressent le plus vite en ce moment (+ 16 %). Surtout parce que les légumes en conserves ou surgelés sont des produits de bases prisés par les consommateurs lorsqu'il faut se serrer la ceinture.La crise pourrait même être bénéfique à la stratégie de croissance externe de l'entreprise. " Par les temps qui courent, on s'attend à ce qu'il y ait de belles opportunités ", explique Christophe Bonduelle. Or, dès 2000, le groupe a reclassé ses dettes sur le long terme, grâce notamment à des placements privés obligataires auprès de compagnies d'assurances. Sa bonne capacité d'endettement lui permettrait du coup d'emprunter plus de 200 millions d'euros pour faire ses achats. " Nous regardons toutes les zones et sur toutes les technologies ", continue le patron, grand adepte de chasse.FORTES MARGES AUX ETATS-UNIS ET EN EUROPE DE L'ESTSon entreprise peut surtout compter sur ses très bonnes performances à l'international. Grâce à l'acquisition en juillet 2007 du canadien Aliments Carrière, 22 % du chiffre d'affaires est désormais réalisé hors Europe (contre 9 % auparavant) ainsi que près de la moitié des bénéfices grâce à des marges bien supérieures : 12,3 % aux États-Unis contre 4,6 % dans l'Union européenne.La rentabilité est encore supérieure en Europe de l'Est et en Russie (environ 20 %), véritable relais de croissance du groupe pour les prochaines années. Cette région bénéficiera d'ailleurs de forts investissements en 2008-2009. Bonduelle prévoit la construction d'une nouvelle usine en Ukraine (pour 20 millions d'euros sur cinq ans) et annonce doubler son soutien marketing et publicitaire dans la zone. Selon Christophe Bonduelle, la crise du pouvoir d'achat ne se ressent pas du tout hors d'Europe. Pourvu que ça dure.
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