Un label respectant la diversité culturelle

Tous les émetteurs publics ou privés parlent de respecter la diversité culturelle, qui figure parmi les règles du développement durable. Mais combien d'entre eux joignent le geste à la parole quand il s'agit de gérer des actifs financiers?? Très peu, à en croire Jérôme Gouadain, responsable du label Diversum qui évalue les bonnes pratiques des uns et des autres en la matière?: « Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les sites actionnaires des entreprises européennes cotées, ou des sociétés de gestion d'actifs?: le nombre de langues disponibles est un bon indicateur de l'engagement des uns et des autres à encourager cette diversité. » Si la plupart de ces sociétés, et pas seulement les secteurs des médias et du divertissement, prônent la pluralité culturelle sur la Toile, ou financent des actions en ce sens, leurs efforts relèvent de l'anecdotique en ce qui concerne la gestion de leurs liquidités puisque le marché ne pèserait que 150 millions d'euros. « une niche émergente »Un chiffre appelé à croître très vite pour atteindre environ 1 milliard d'euros, selon Jérôme Gouadain?: « Il s'agit d'une niche émergente. Beaucoup de collectivités locales ou d'agences publiques souhaitent mettre leurs actes en conformité avec leurs discours, et élaborer davantage leur allocation d'actifs en accordant plus de poids aux entreprises ou institutions publiques encourageant la diversité culturelle et linguistique. » Le catalyseur pourrait venir de deux institutions de taille modeste, mais prestigieuses. En mettant l'accent sur la promotion de la culture hispanophone, l'Union latine, présidée par Javier Pérez de Cuellar, l'ancien secrétaire général de l'ONU, est précurseur en la matière. Elle a été rejointe par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), son homologue francophone. Dotée d'un budget annuel de 80 millions d'euros provenant de ses 56  pays membres et d'une trésorerie de 550 millions d'euros, l'OIF vient de se voir décerner le label Diversum. Son secrétaire général, l'ancien chef de l'État sénégalais Abdou Diouf, s'engage à son tour à ce que les intermédiaires financiers partenaires de l'organisation investissent, directement ou indirectement, au moins un quart des fonds confiés vers des émetteurs impliqués dans la promotion de cette pluralité, comme le prévoit le cahier des charges du label. « Avec nos partenaires financiers et Diversum, nous avons identifié des banques et des compagnies d'assurances dont les actes sont en accord avec leurs discours et qui, bien sûr, proposent des fonds à court et moyen termes correspondant aux besoins de l'agence. À performance égale, ce type d'intermédiaire financier disposera d'un préjugé favorable sur ses concurrents pour gérer nos poches de liquidités », insiste Clément Duhaime, administrateur de l'OIF. n
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